J’attaque Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui, en l’occurrence la mienne, celle de mes proches et plus généralement la vôtre. Lorsqu’une organisation terroriste, qui compte entre 50.000 et 100.000 combattants et qui domine une large partie de l’Irak et de la Syrie, vous déclare la guerre et appelle à tuer des Français par tous moyens, j’attends de l’État qu’il agisse pour nous protéger.
Lorsque des milliers de personnes en provenance, notamment, de territoires contrôlés par l’État islamique, rentrent en Europe sur l’Ile de Léros en Grèce et circulent librement dans toute l’Union européenne, j’attends de l’État qu’il agisse pour nous protéger. Mais rien ne se passe. Je pense alors à la jolie métaphore de Michel Onfray qui compare notre civilisation au Titanic en train de couler, ajoutant avec le talent qui le caractérise que l’élégance oblige à jouer du violon tandis que l’eau glacée nous envahit et je me dis qu’il a très certainement raison.
J’étais au Stade de France lorsque la première explosion a retenti, une onde de choc que l’on ressent instinctivement comme anormale. Trop fort pour un pétard, peut-être une grenade de maintien de l’ordre en réponse à quelques excités devant l’enceinte, on se rassure comme on peut. Une seconde explosion, puissante, trouble une nouvelle fois cette rencontre qui n’a désormais d’amicale que le nom et les gens commencent à parler, rivés à leur portable. Attaque en cours à Paris, le nombre de morts augmente à chaque nouvelle info.
Une troisième explosion, plus lointaine, survient alors. Un hélicoptère passe plusieurs fois au dessus du stade. L’arbitre siffle la fin de la rencontre et nous décidons de ne pas sortir immédiatement. Les enfants sont inquiets. Après vingt minutes à attendre, nous nous dirigeons vers le couloir et un homme du stade en jaune fluo dirige tout ce petit monde vers l’escalier, soudain des cris, « fusillade, fusillade », un hurlement féminin, le mouvement de foule est aussi brutal que soudain, chacun prend ses jambes à son cou, terrifié par l’image de terroristes tirant sur tout ce qui se présente.
Instinctivement, nous courrons vers le haut des gradins, bloqués par des grilles de tout coté. Nous passons les enfants à bout de bras à des personnes d’un autre gradin, ils se retournent en pleurs cherchant du regard leur maman derrière la grille. Le retour à la voiture est surréaliste, empruntant l’enceinte du stade, ou ironie du sort, à une demie heure d’intervalle, nous étions dans la queue à l’endroit ou l’un des kamikazes s’est fait sauter. J’ai une intuition pour expliquer ce mauvais timing des terroristes, tout simplement l’effet de la grève des médecins libéraux qui bloquaient le périphérique avec une opération escargot ce vendredi 13 novembre 2015.
Sauvés par une grève, la France me surprendra toujours. J’ai donc décidé d’attaquer, de développer une argumentation juridique, pour traduire en droit ce que beaucoup de nous ressentons.
Il était suicidaire de ne pas prendre de mesure pour restreindre l’accès à notre pays alors que nous faisons la guerre à une organisation terroriste extrêmement puissante.
Il était suicidaire de laisser des milliers de migrants en provenance du Proche Orient rentrer et circuler librement en Europe en croisant les doigts pour espérer qu’aucun terroriste ne sera du voyage.
Je sais que ma plainte sera classée sans suite et qu’elle n’aboutira pas mais cela m’est égal, je préfère combattre plutôt que me laisser couler.
Cette plainte vous appartient autant qu’à moi, libre à vous de l’utiliser…