L’UDMF assure être un parti républicain et laïc, ni de droite ni de gauche. Quand on le taxe de communautarisme, il rétorque qu’il s’adresse à tout le monde, « sans distinction de couleur, d’âge, ni de religion » et qu’il compte parmi ses adhérents « des citoyens qui ne sont pas de confession musulmane ». Difficile à vérifier.
Il observe d’ailleurs qu’il n’est pas le seul parti confessionnel de France, citant le Parti chrétien-démocrate. Le 15 novembre, dans une lettre au Président de la République, il condamnait « avec la plus grande vigueur » les actes terroristes et rappelait à François Hollande son « devoir de faire vivre la république et de la protéger contre ses véritables ennemis ». Suivez mon regard !
À lire son programme, on pourrait croire que ce parti, qui s’intéresse à tous les domaines, est un parti comme les autres. Ou presque. Un œil attentif y découvre quelques points de vue strictement confessionnels. Ainsi, il souhaite relancer la croissance en développant la filière « halal », qui serait un vecteur d’emploi, et exporter notre « savoir-faire agro-alimentaire » (sic). Il cite l’entreprise bretonne Doux qui « vit essentiellement grâce à son seul label Halal ». Il demande aussi l’abrogation de la Circulaire Chatel du 27 mars 2012, qui interdit aux mères de familles accompagnant les enfants lors des sorties scolaires de « porter des signes religieux ostentatoires ».
En matière économique, il prône une finance plus éthique, notamment islamique. D’une façon générale, ce parti, loin de militer pour l’intégration, veut, selon les propres termes de ses fondateurs, « permettre aux citoyens français de confession et/ou de sensibilité musulmanes d’apporter une alternative au sein de la société française dans les domaines : économique, social et politique ». Excusez du peu !
L’UDMF, qui se réclame de la deuxième religion du pays, revendique, au nom de la démocratie, le droit d’influencer la politique et la société. Cela a le mérite d’être clair !