Après la privatisation partielle de l’aéroport de Toulouse Blagnac, au tour de l’aéroport de Lyon. Le projet de loi Macron prévoit de céder des participations détenues par l’Etat au capital des aéroports de Lyon et Nice Côte d’Azur, les deux plus grands aéroports régionaux français. Dans le quotidien local Le Progrès ce jeudi, le maire de Lyon, Gérard Collomb, précise que l’État ne devrait céder que 49,9% de l’aéroport local, sur les 60% qu’il détient.
Une cession éventuelle de Lyon Saint-Exupéry à un consortium chinois, comme à Toulouse, ne serait pas rejetée par Gérard Collomb: «S’il ouvrait une ligne avec Shanghaï ou Pékin, ça pourrait se discuter», explique l’édile. Il affirme avoir fait de l’ouverture de nouvelles lignes aériennes «une condition sine qua non» à la privatisation, lors d’un échange avec Manuel Valls le 3 décembre dernier à Paris.
L’aéroport de Lyon est le deuxième aéroport régional de France par le trafic passager. 8,5 millions de personnes y ont transité l’année dernière, contre 7,5 millions à Toulouse Blagnac et 11,5 millions à Nice Côte d’Azur. Il a engrangé en 2013 un chiffre d’affaires de 158 millions d’euros, en hausse de 4,7%, et un Ebitda de 51 millions (+7,5%). De son côté, l’aéroport de Nice génère chaque année 222 millions de chiffre d’affaires, quand celui de Toulouse Blagnac ne dépassait pas 120 millions d’euros.
Les cessions de participations dans les aéroports de Lyon et Nice devraient donc rapporter davantage que les 300 millions d’euros générés par la cession de 49,9% de l’aéroport de Toulouse. Selon l’agence Reuters, l’aéroport de Lyon, dans son intégralité, est valorisé 1 milliard d’euros et celui de Nice 1,6 milliard d’euros.
Comme pour Toulouse Blagnac, le gouvernement devrait se tourner vers l’acheteur le mieux-disant. «Le gouvernement français est bien décidé à maximiser le prix de cession des actifs publics, sans faire de cadeau aux candidats locaux», souligne Grégoire Thibault, analyste BTP et Concessions chez Natixis, dans une note de recherche citée par Reuters. À Toulouse, le consortium ne devrait par ailleurs pas avoir la main sur la politique tarifaire, a précisé Emmanuel Macron ce jeudi matin sur RTL.
Le gouvernement souhaite céder pour 5 à 10 milliards d’euros de participations dans les 18 prochains mois, sur les 110 milliards qu’il détient. «Le portefeuille de participations de l’Etat doit être mis au service de la croissance et de l’activité», explique la loi Macron. Le ministre a précisé mi-novembre dans une interview au Monde vouloir d’abord céder des participations dans des aéroports régionaux ou encore des sociétés où l’Etat dispose de droits de vote double, avant de se séparer d’actions d’EDF ou de la Française des Jeux.