La météo de ces derniers jours les a remis en lumière – d’habitude, ils sont largement ignorés des Parisiens et visiteurs qui pourtant les empruntent tous les jours. Qui ? Les 37 ponts de Paris, qui permettent de franchir les treize kilomètres « parisiens » de la Seine.
Depuis la nuit des temps, on a construit des ponts, plus pratiques et rapides que le bac. A l’origine en bois, donc peu solides – une crue et tout était balayé – ils furent remplacés par des ponts en pierre, eux-mêmes souvent branlants à cause des maisons construites sur les tablies et des caves creusées… dans les piles. C’est pour cette raison qu’en 1578, Henri IV décida de construire un Pont Neuf, libre de toute habitation… mais doté de trottoirs. Aujourd’hui, c’est le plus vieux pont de Paris et l’un des plus longs. Et il est beau : admirez ses 385 mascarons, tous différents, dus à Germain Pilon.
Autre pont historique, le Pont au Change. Si l’actuel date de Napoléon III, il remplace un ouvrage édifié en 1647, lui-même héritier d’un pont construit au temps de Charles le Chauve. Il s’appelait alors le Grand Pont, par opposition au Petit Pont qui, lui, a été érigé à l’origine par les Romains.
Le Pont Alexandre III, quant à lui, s’épanouit en puissance et en majesté. La première pierre est posée par Nicolas II, son fils. Appuyé sur une unique arche de 107 mètres, il est richement décoré : outre les quatre pylônes d’entrée symbolisant les quatre renommées, notez la présence de solides candélabres en bronze, de parements dorés et des groupes symbolisant quatre moments de l’histoire française : le Moyen-Age, la Renaissance, le siècle de Louis XIV et l’époque contemporaine.
En descendant la Seine, nous trouvons le Pont de l’Alma qui n’a aucun intérêt architectural, mis à part le fait qu’il ait conservé le zouave de l’ancien édifice (il y avait aussi un chasseur, un grenadier et un artilleur) : avec ses cinq mètres de haut, il sert d’indicateur aux crues de la Seine. En 1910, il avait de l’eau aux épaules… mais il était placé plus bas.
En poursuivant vers l’aval, nous trouvons le Pont Mirabeau surtout connu grâce à Apollinaire, sa Seine et ses amours. Il possède quatre imposantes sculptures représentant la Ville de Paris, le Commerce, la Navigation et l’Abondance.
Quelques chiffres pour finir : le pont du Garigliano est le plus haut, celui des Invalides, le plus bas. Le plus large est le Pont Alexandre III et le plus long, le Pont aval. Alors, quand vous franchirez un pont, prêtez-y attention !
François Brégaint – Présent