La musique classique est désormais contractuellement interdite à la Salle Pleyel. Conçue dès son origine en 1927 pour la musique symphonique, elle est désormais dédiée aux variétés. En effet elle entre en concurrence avec les nouvelles salles de la Philharmonie de Paris installées à La Villette qui sont aussi des propriétés de l’Etat. Elle a vu se produire les plus grands noms du classique, mais aussi du jazz, plus rarement du rock ou des variétés. En renvoyant les mélomanes à la périphérie de Paris, pour tenter de rentabiliser une salle qui a coûté beaucoup trop cher, l’Etat innove. Comment ne pas remarquer que cette décision totalitaire a un aspect idéologique : renvoyer les bourgeois parisiens écouter leur musique dans les « quartiers populaires » ? Tout cela aux frais du contribuable et sans aucun souci de la rentabilité, c’est-à-dire de la réalité.
La nouvelle programmation débute par un récital de Benjamin Biolay, le « militant socialiste » qui avait appelé à voter Hollande en 2012. Pendant ce temps, Jacques Dutronc et Joey Starr animent un « show » de lingerie à la « Fashion Week de Paris » (c’est comme ça qu’on dit !). Le rappeur, qui collectionne les condamnations pour violences conjugales, est aussi très demandé pour les promotions de sous-vêtements féminins… Pour faire simple, taper sur les femmes c’est bien, voter à droite c’est mal. Quand la musique rend compte de l’état d’un peuple. Car la musique sert aussi à entretenir un rêve : les Beatles, groupe emblématique des années 60 — la génération qui a connu la bombe atomique et la pilule, la société de consommation et Vatican II —, les Beatles, le 9e album du groupe, s’est récemment vendu 620 000 euros aux enchères, le record absolu pour un vinyle. Comme pour maintenir l’illusion de ce qui est pour certains le souvenir d’un mythique âge d’or construit sur les ruines du vieux monde. Là encore, la musique rend compte au quotidien de l’état de la société.
Le chœur Montjoie vient de sortir un nouveau CD consacré aux chants traditionnels des parachutistes. Il vient heureusement compléter l’enregistrement du premier album en 1983, dédié aux paras qui avaient péri dans l’attentat du Drakkar. La particularité de ce nouveau pressage est qu’il propose des chants méconnus et pour certains jamais enregistrés. Essentiellement des chants régimentaires, notamment celui du 13e régiment de dragons parachutistes, le chant des commandos marine ou encore Para au rouge béret, remontant à la guerre d’Algérie mais jamais gravé. Une œuvre de mémoire, préfacée par le général Dary. Chants traditionnels des para tome II, SDCMSD 266 avenue Daumesnil 75012 Paris, 23€ port compris.
Nanon Bertrand, organiste et musicologue, donne un concert d’orgue dimanche 9 octobre à 16h dans la chapelle Saint-Louis de la Pitié-Salpêtrière (47 bd de l’Hôpital, Paris 13e). Au programme : Buxtehude, Boëly, Chauvet, Bossi, Vierne, Reger, libre participation aux frais.
Photo : Pline Wikipedia
Thierry Bouzard – Présent