Hakim El Karoui est l’ auteur du rapport “Réorganisation de l’islam de France”, commandé par Emmanuel Macron, son copain de chez Rotschild… (NDLR)
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D’origine tunisienne par son père et française par sa mère, Hakim El Karoui est issu d’une famille qui compte de nombreuses personnalités.
Son père, venu en France en 1958, est professeur d’anthropologie juridique sur l’islam à la Sorbonne. Sa mère, Nicole El Karoui (née Schvartz), fut professeur de mathématiques financières à l’École polytechnique.
Son oncle, Hamed Karoui, a été Premier ministre de la République tunisienne de 1989 à 1999. Un autre de ses oncles, Ahmed Ben Salah, était ministre sous la présidence d’Habib Bourguiba (premier président de la République tunisienne).
Il est l’époux de Delphine Pagès-El Karoui, chercheuse à l’INALCO à qui il a dédicacé l’ouvrage Réinventer l’Occident.Ancien élève de l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, qu’il a intégrée au terme de quatre années de classes préparatoires6, Hakim El Karoui est titulaire d’un DEA de géopolitique sur la Palestine et il est agrégé de géographie.
En 1993, il se rend en Tunisie, où il enseigne la géopolitique à l’université de Tunis, puis il part en Égypte pour y apprendre l’arabe et enseigner le français au collège jésuite du Caire dans le cadre de la coopération française. Après son service national, il conçoit et anime au Caire un projet de société de conseil, Médiation, pour former les expatriés occidentaux aux réalités culturelles et économiques égyptiennes. De retour en France, il devient allocataire-moniteur à l’université de Lyon II de 2000 à 2002 pour préparer une thèse (qu’il n’a pas achevée) sur la « politique des frontières de l’Union européenne », sous la direction de Michel Foucher.
Il devient conseiller technique du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et est chargé de ses discours avant d’être chargé des médias. Il est ensuite conseiller technique chargé des « études et prospectives » du ministre des finances Thierry Breton. Ancien directeur chez Rothschild & Cie Banque, il était chargé de fusions/acquisitions en Afrique et sur le pourtour méditerranéen. Il est aujourd’hui partner du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger Strategy Consultants, chargé notamment du développement du cabinet en Afrique.
Il a créé et présidé jusqu’en 2010 le Club xxie siècle, qui reçoit de grandes personnalités françaises pour les sensibiliser à la problématique de la diversité et qui met en œuvre un certain nombre d’actions concrètes en direction des jeunes, des entreprises et des dirigeants politiques.
Il a été maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris, et il est membre du conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration qu’il a contribué à créer lors de son passage à Matignon auprès de Jean-Pierre Raffarin.
Il a fondé les Young Mediterranean Leaders, qui visent à rassembler la nouvelle génération de dirigeants de la Méditerranée, et intervient régulièrement dans le débat public sur les thèmes de la diversité, de la Méditerranée, du protectionnisme européen, de la géopolitique du Proche-Orient et du débat politique français.
En 2006, il est l’auteur de L’Avenir d’une exception, pourquoi le monde a encore besoin des Français où il soutient que, dans un monde en recomposition où les pays émergents sont de plus en plus puissants, la France a un rôle majeur à jouer, car elle seule parmi les pays occidentaux porte en elle l’exigence d’égalité.
C’est le seul responsable politique marqué à droite qui ait soutenu Ségolène Royal au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007 via une tribune publiée par Le Monde : « Chiraquien mais pas sarkozyste ! ».
En mars 2011, lors de la Révolution tunisienne, il est critiqué à la suite de la révélation par Médiapart de deux notes adressées à l’ex-dictateur tunisien Ben Ali dans lesquelles il lui donnait des conseils pour maintenir son pouvoir et éteindre la révolution en cours en Tunisie9.
Taxe sur le halal, enseignement de l’arabe à l’école, volonté de mieux contrôler le financement des lieux de culte : que pensez-vous des fameuses « mesures chocs » contenues dans le dernier rapport sur l’Islam de France coordonné par Hakim El Karoui ?
Une remarque préalable : tous ceux qui suivent ces questions relatives à l’organisation du culte musulman en France, à la puissance de l’islam politique, à la religiosité marquée qui caractérise les musulmans de France dans leur sociologie actuelle, n’apprendront rien de nouveau. Cette longue synthèse de 600 pages répète peu ou prou ce qui a déjà été démontré par de nombreux chercheurs, depuis au moins deux décennies. El Karoui n’apporte rien de neuf du point de vue de l’analyse, il insère quelques données factuelles de plus, mais il avait dit l’essentiel de son constat dans son enquête avec l’IFOP de septembre 201 que j’avais analysée dans l’ouvrage collectif Une France soumise paru en 2017. Une différence toutefois : il prend soin de nous indiquer en introduction qu’il ne va pas traiter de l’islam mais de l’islamisme ! A le lire en 2016, la situation en France était telle que islam était hélas devenu synonyme d’islamisme, pour une part très importante de la « communauté » musulmane, en particulier la jeunesse dont on sait qu’elle est démographiquement la plus significative pour l’avenir. Deux ans plus tard, islam et islamisme sont deux choses bien distinctes… Comprenne qui pourra. On peut aussi ironiser sur cette « communauté musulmane » dont El Karoui ne cesse de répéter dans ses écrits qu’elle n’existe pas, qu’elle est plurielle, insaisissable. Et c’est pourtant elle qu’il dit vouloir organiser…