Menaces d’attentats en tout genre contre l’Australie, hommages aux terroristes morts en Syrie, mais aussi hadiths et fautes d’orthographe en pagaille : voici la toute nouvelle revue de l’État islamique, intitulée Rumiyah (« Rome » en arabe). Un terme utilisé par les terroristes pour désigner l’objectif ultime de leur « guerre sainte ». « Les djihadistes ne pourront se reposer que sous ‘les oliviers de Rumiyah’ «, annonce la couverture. On les envierait presque. Qualifiant les occidentaux de « croisés », les islamistes de Daesh, assimilent systématiquement leurs ennemis à la chrétienté. Pas d’amalgame leur crieront les avocats de la laïcité à la française ! Le Saint-Père n’a jamais envoyé sa garde suisse au delà des colonnes du Bernin.
C’est la lutte finale
Publié en anglais, russe, turc, allemand, chinois, et français, les langues parlées par la majorité écrasante des djihadistes étrangers enrôlés au sein de l’organisation, cette publication s’ajoute à une autre en langue anglaise, portant le nom d’une ville syrienne, Dabiq. Illustre cité, elle représente dans certaines prophéties musulmanes, le lieu même où devrait s’affronter les armées d’Allah contre celles du Dajjal (le diable) lors d’une ultime bataille avant l’apocalypse. En appelant désormais sa revue Rumiyah, Daesh remplace ainsi un objectif métaphysique par un autre plus stratégique, la capitale spirituelle de l’Occident.
Comme le souligne le site Slate, Rome et Dabiq ne sont pas les seules villes dans le viseur de Daesh comme le résume le hadith qui clôt la revue : « Le messager d’Allah fut interrogé en ces termes, laquelle de ces deux villes sera conquise la première, Constantinople ou Rumiyah? ». Il répondit « La ville d’Héraclius sera conquise la première », visant ainsi Constantinople. » Les islamistes tiennent ainsi à faire savoir que la récente offensive de la Turquie contre leurs positions dans le nord de la Syrie, ne restera pas impunie.
Oubliez le taxi, le sport et les fleurs !
Rome, plus largement, représente l’ensemble de l’occident, contre lequel Daesh appelle ses partisans à lancer des attaques sous toutes leurs formes au fil des pages. « Le sang des infidèles vous est licite, alors répandez-le », visant pêle-mêle « l’homme d’affaires roulant vers son travail en taxi, les jeunes adultes (« enfants » post-puberté, sic.) en train de faire du sport dans un parc et le vieil homme faisant la queue pour acheter un sandwich. Et en effet, même le sang de l’infidèle vendant ses fleurs aux badauds dans la rue derrière son étal est bon à répandre. » Tout un programme.