Les neuf membres des Femen poursuivies pour avoir dégradé une cloche de Notre-Dame de Paris ont été relaxées mercredi par le tribunal. Julie Graziani s’étonne du deux poids, deux mesures de ce jugement Julie Graziani est porte-parole d’Ensemble pour le bien commun, une association de jeunes laïcs catholiques notamment à l’origine de la supplique présentée au pape François.
Le Tribunal correctionnel de Paris a rendu une décision bien clémente en relaxant les Femen poursuivies pour dégradation sur les cloches de Notre-Dame. Compte tenu des chefs de poursuite cette décision était toutefois prévisible.
Comme nous l’avions déjà souligné en juillet, la qualification des faits était totalement inadaptée et ne pouvait déboucher que sur une relaxe ou une très faible condamnation. En faisant le choix de ne retenir qu’une dégradation sur des biens matériels le Parquet a non seulement préparé le chemin de la relaxe mais a créé un écran de fumée dissimulant la gravité des faits. Il en résulte un effet de découragement pour les victimes d’actes christianophobes, avec le sentiment que «de toutes façons on ne peut rien faire». Il en résulte bien plus un effet d’incitation pour ceux qui les commettent et qui gagnent sur les deux tableaux, en cumulant la publicité médiatique assurée par les poursuites judiciaires et la confortable certitude d’une absence de peine ou d’une peine insignifiante au terme de celles-ci. Pour ajouter le scandale à l’injustice, les gardiens de la cathédrale, qui n’ont fait que leur travail sont eux condamnés à des amendes avec sursis. Le symbole est éloquent. On pourrait même, si on voulait souligner un peu plus le privilège dont bénéficient les Femen, rappeler la fermeté du réquisitoire dans le procès des Hommen, qui avaient interrompu un match à Roland-Garros: six mois fermes.
La riposte juridique doit s’organiser pour que les catholiques cessent d’être exclus dans les faits du périmètre de protection que la loi a établi pour garantir aux citoyens la sécurité du culte et de la conscience, contre les extrémistes haineux.
Or il est faux de croire qu’il n’existait pas d’outil juridique permettant que justice soit rendue. La qualification adéquate des faits ressortait de la provocation à la haine religieuse, qui est une sous-catégorie de l’incitation à la haine raciale. Rappelons que la loi du 1° juillet 1972 a créé le «délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée». En l’espèce, l’action a été perpétrée de manière à avoir le plus grand retentissement médiatique possible. Elle a été filmée, photographiée et diffusée sur internet. On est donc bien dans l’injure publique à l’égard de personnes à raison de leur appartenance à la religion catholique et dans la provocation à la violence et à la haine à leur endroit.
La riposte juridique doit s’organiser pour que les catholiques cessent d’être exclus dans les faits du périmètre de protection que la loi a établi pour garantir aux citoyens la sécurité du culte et de la conscience, contre les extrémistes haineux. Ensemble Pour le Bien Commun se rapprochera dans les tout prochains jours de la LICRA et du MRAP pour développer en partenariat avec ces organisations de référence un programme spécifique de lutte contre les agressions christianophobes.
Vidéo: Intervention de Jérôme Triomphe, avocat, lors de la Manifestation nationale pour la dissolution du groupuscule Femen, place Vauban à Paris le 8 février 2014.