L’importateur de migrants Cédric Herrou a maille à partir avec la Justice. Déjà condamné pour avoir fait entrer illégalement des étrangers sur le territoire, il a été interpellé et mis en examen en juillet 2017 pour les mêmes faits, et placé sous contrôle judiciaire. La mesure lui imposait, notamment, de pointer chaque quinzaine à la gendarmerie et ne pas quitter le territoire national. Une mesure trop sévère à ses yeux d’intellectuel de gauche, qui se plaint notamment de ne pas pouvoir se rendre à Nice sans un long détour, ni de se rendre l’étranger pour y mener son combat politique et militant.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a partiellement suivi l’agriculteur, désormais autorisé à se rendre à l’étranger pour raisons professionnelles, à condition d’en informer le juge. Sans aucun doute pour y acheter des semences ou des outils… Il peut également fréquenter les gares et parvis, ce qui lui sera bien utile pour vendre sa production d’olives. Bref, Cédric Herrou, qui reste mis en examen pour des faits bien réels, a obtenu ce qu’il voulait.
Ne sur-interprétons pas cette décision, qui ne concerne finalement que les modalités d’un contrôle judiciaire en cours d’instruction de faits graves. On peut, certes, s’étonner de la mansuétude des juges à l’égard d’un individu qui fait profession de révolté à tendance anarchiste, et qui ne manque pas d’exprimer son mépris à nos institutions, comme le doigt d’honneur lancé à Cannes au printemps dernier le montre assez. Mais l’essentiel est ailleurs.
Cédric Herrou est poursuivi pour un délit précis, celui d’aide à l’entrée et au séjour illégal d’étrangers en France. Il ne peut plus l’être pour leur avoir offert le gîte et le couvert, en raison de la récente décision du Conseil constitutionnel relative au « délit de solidarité ». Ce personnage est donc un complice objectif des marchands d’esclaves. Les hommes à qui il fait passer la frontière sont des Africains, Soudanais, Maliens ou Nigériens, qui ont quitté leur terre pour de multiples raisons et ont livré le peu d’argent qu’ils possédaient à des passeurs pour être emmenés en Libye. Là, ils ont vécu dans des camps, sous l’œil impavide des « autorités » locales, où ils ont été réduits en esclavage durant de longs mois. Puis, jetés sur un bateau, ils sont arrivés sur les côtes européennes.
« Pris en charge » par d’autres maillons de la chaîne, ils ont été transportés jusqu’à la frontière française tout en bénéficiant, à l’occasion, de la solidarité nationale italienne. D’autres passeurs leur font passer les cols et d’autres, enfin, les mèneront en Angleterre, sauf pour les francophones qui resteront chez nous. Il s agit là d’un système mafieux qui vit grassement de la misère d’autrui et fait miroiter à ces malheureux la vie facile au sein d’une Europe vivant dans l’abondance. C’est un système criminel, qui n’a rien à voir avec l’aide désintéressée que d’autres, à tort ou à raison, apportent à ces populations lorsqu’elles sont dans le besoin. Y participer contribue à l’entretenir et à engraisser encore plus cette mafia que la Justice française peine à combattre.
Cédric Herrou est de ceux-là. Allié objectif de ces mafieux, nul n’imagine qu’il ignore contribuer à leur lucrative activité. Mais parce que c’est un jeune gauchiste, nul ne s’avise de le condamner. Maniant parfaitement les codes de la communication moderne, il n’attend sans doute qu’une chose : être incarcéré pour de bon. De quoi lui donner une aura de « Mandela français ». Voilà comment se crée une légende.
Plus au nord, quelques identitaires à la tête dure et aux idées bien arrêtées ont fait le buzz au terme d’une opération très médiatisée près du col de l’Échelle. La presse s’est étranglée de ce que le procureur de Gap ne les fasse pas embastiller sans autre forme de procès. L’eût-il fait pour un Cédric Herrou qu’elle aurait glapi à l’unisson en dénonçant le retour de la peste brune. C’est aussi cela, la France. Un pays qui n’est pas encore sorti de son après-guerre et qui considère toujours avec bienveillance le communiste au nom d’une prétendue générosité qui ne trompe plus que ceux qui ne veulent rien voir.
François Teutsch – Boulevard Voltaire