Un « camp décolonial », interdit aux Blancs, se tient à nouveau dans l’indifférence générale

Pour la deuxième année consécutive, un « camp d’été décolonial » interdit aux Blancs est organisé sur le territoire français. Céline Pina* met en garde contre les dangers d’une telle manifestation pour la République, symptôme inquiétant d’un racisme revendiqué par l’extrême gauche indigéniste.

Or il suffit que les mêmes délires raciaux soient portés par des personnes noires ou maghrébines, pour que le rejet de l’autre au nom de la couleur de sa peau ne soit plus vu comme la marque du racisme par l’extrême-gauche communautariste, mais devienne une question de dignité, une façon d’exhiber une appartenance communautaire réduite aux acquêts ethniques. C’est ainsi que pour la deuxième année consécutive est organisée, sur notre territoire, une manifestation dont aucun raciste assumé n’avait jamais osé rêver jusqu’alors: créer une université d’été politique où, au nom de l’antiracisme, on choisit de sélectionner les gens en fonction de la couleur de leur peau et où la non-mixité est obligatoire: un «camp d’été décolonial», réservé aux personnes victimes du «racisme d’Etat» et expressément interdit aux blancs, qui se tiendra du 12 au 17 août.(…)

 

Dans ce camp, les enfants de 10 ans sont admis et ont même droit à une réduction. L’allégeance et la haine s’inculquent tôt.

Relativisons néanmoins, ce camp ne semble pas faire recette: il ne concerne que 210 personnes et à lire les mentions insistantes sur le site poussant à ce que le bouche à oreilles se multiplie, les effectifs ne semblent pas pulvériser les capacités d’accueil. Plus sérieusement, si leur site fourmille d’interview et de textes «politiques», dont la langue de bois tient du pur chêne massif, on ne trouve rien sur le contenu du camp lui-même. Quels ateliers? Quels formateurs? Quelles associations y participent? L’initiative est-elle si peu valorisante qu’y être lié est vu comme contre-productif? (…)

 

Cependant, si ces pieds nickelés semblent marquer le pas en termes d’organisation, les dégâts que cette idéologie fait sur des esprits faibles ou fragiles génèrent souffrances individuelles et échecs collectifs et politiques. Surtout, des organisations plus efficaces, comme le PIR, le CCIF, l’UOIF creusent les mêmes sillons. La seule utilité de ce camp décolonial, c’est sa valeur de test politique: il est important de s’assurer que même et surtout si le pouvoir change, la lâcheté en termes de discours et d’actions demeure, le silence de la presse reste assuré et celui des élites, acquis.

La réintroduction d’une parole ouvertement raciste, la réduction de l’identité dans l’enfermement aux origines, le refus du creuset de la nation au bénéfice du séparatisme racial, la hiérarchisation des droits selon la race, le sexe ou la confession et la référence à l’Islam, pour sacraliser le tout, c’est autour de ce blougi-boulga verbal et mental que se retrouvent toute la frange indigéniste et islamo-gauchiste: du collectif M’wasi, à Stop les contrôles au faciès, du Parti des Indigènes de la République aux fans d’Alain Gresh et de Tariq Ramadan, des Marches pour la dignité au collectif Lallab, en passant par le CCIF. L’idéologie que partagent tous ces groupuscules et personnalités se caractérise par le rejet violent de l’humanisme, de cette égalité en droit des hommes à raison du partage d’une humanité commune.

Apprentis sorciers du commerce identitaire

La couleur de peau est pour ces racistes qui se prétendent militants antiracistes le seul absolu qui permet de penser les rapports humains. Lesquels n’existent qu’à travers les rapports de force. Aussi, pour ces militants, la seule question qui vaille est celle de la domination. Si vous n’êtes pas dominant, vous êtes dominé. Fin de la richesse et de la complexité des relations sociales. L’intelligence et la bienveillance y perdent ce que la violence et la haine interraciale y gagnent.(…)

Voilà comment ces apprentis sorciers du commerce identitaire se font en définitive des fossoyeurs de liberté, d’émancipation et d’altérité sur le dos d’une jeunesse qui mérite mieux que d’être la chair à canon de la racialisation des rapports sociaux et humains.

Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de «la femme musulmane» de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero, 2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de Viv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l’indispensable universalité de nos valeurs républicaines.

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