L’été topless de Trudeau

S’afficher torse nu  semble être la nouvelle marque de fabrique du premier ministre canadien Justin Trudeau. Après avoir été aperçu partiellement dénudé dans une grotte, le voici  torse nu sur une photo de mariage  sur une plage de Tofino, dans l’île de Vancouver… (NDLR)

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Au cours des derniers jours, on assiste, du moins dans le Canada anglais, à beaucoup plus de textes, d’articles ou d’éditoriaux très critiques de la gouvernance de Justin Trudeau. Cette, il y a encore quelques médias qui trépignent à la vue de Justin torse nu et qui en font une plus grosse nouvelle disons que… un pipeline qui fuit et prive 5000 personne d’eau potable, mais bon. Même le cirque du beau Justin, qui semble prendre plaisir à faire irruption partout à moitié nu commence à taper sur les nerfs de ceux qui, il n’y a pas si longtemps, comptaient parmi les fans…

L’excellent caricaturiste du Toronto Star Theo Moudakis s’est d’ailleurs payé Trudeau à moitié nu…

On doit dire que le réputé commentateur Paul Wells, que l’on entend parfois à la radio de Radio-Canada, ne s’est pas gêné non plus. Dans un texte publié sur le Hill Times, Wells se moque de façon savoureuse de la nouvelle « manie » de Trudeau :

« Enough of summer silly-season stories. Justin Trudeau’s biggest problem isn’t that he has spent August wearing only half his clothes. It’s that Canada has spent 2016 wearing only half its economic growth.Fixing the latter challenge will be way harder than throwing on a shirt »

(Assez de ces histoires ridicules. Le plus gros problème de Justin Trudeau n’est pas qu’il ait passé le mois d’aout vêtu que de seulement la moitié de ses vêtements mais plutôt que jusqu’ici, en 2016, le Canada ne porte que la moitié de sa croissance économique. Et arranger ça, cela va demander plus que de simplement se mettre un chandail sur le dos.)

Les écueils pour Trudeau sont multiples et les bonnes nouvelles? Et bien c’est surtout ses facéties et ses niaiseries car du côté de la gouvernance, de l’économie, ça ne vole pas haut. Paul Wells explique d’ailleurs que les libéraux qui planchent déjà sur le « budget bonbon« , tel qu’il appelle ce premier budget qui fait suite à une année de gouvernance, ce budget qui permet d’établir les grandes orientations de gouvernance (on l’a eu sur la gueule ce budget là au Québec… austérité, mépris et ratatinement jamais annoncé en campagne électorale… POW! qui toué!). Généralement, c’est le budget préféré des apparatchiks du parti qui sont choisis pour y travailler.

Mais pas cette fois selon Wells. Justin Trudeau a brisé pas mal de promesses déjà, mais le coeur de son programme électoral économique demeure ce vaste plan d’infrastructures qui est supposé aider le Canada à se sortir du marasme économique à grand renfort d’ajout à la dette. Du moins c’était ça le plan; à condition que l’endettement soit accompagné par la croissance économique issue de ce grand stimulus que serait le vaste chantier d’infrastructures. Comme l’annonce Wells d’entrée dans son texte, la croissance économique est déjà anémique au Canada.

Au printemps 2015, alors que le parti Libéral de Trudeau élaborait sa plateforme électorale, la banque du Canada prévoyait une croissance économique de 2.5% pour 2016. Quand Trudeau a gagné les élections en octobre, cette prévision avait été revue à la baisse: 2%. Au moment où on se parle, la banque du Canada parle maintenant de 1.3%. La moitié moins que prévu. Lors du premier budget Morneau ce printemps, le ministre des finances fédéral claironnait que son budget en était un de « croissance et non d’austérité! » (l’austérité c’est pour la plèbe ridicule là-bas… là… au Qwabec!). Bill Morneau en était si convaincu « que le mot « croissance » -rappelle Wells dans son texte- apparait 290 fois dans le budget! Plus d’une fois par page! »

La croissance anémique actuelle plombe les élans des Libéraux et impose « un plafond beaucoup plus modeste qui n’a rien à voir avec les promesses électorales faites par Trudeau; à moins de jouer à la roulette ruse et de faire exploser la dette quand même » explique Paul Wells à la fin de son texte.

« Trudeau poursuit le même musèlement des scientifiques que Harper! »

Autre tuile pour Justin Trudeau, cette manchette du réseau PostMedia qui a mis la main sur un mémo de l’Institut professionnel qui représente les quelques dizaines de milliers de scientifiques à l’emploi du gouvernement du Canada, qui dénonce une promesse électorale brisée des Libéraux.

« The Professional Institute of the Public Service of Canada (PIPSC) — the union that represents tens of thousands of federal government scientists — says the Trudeau government is continuing a Harper government communications policy that prevents scientists from participating in conferences. »

Aussi, malgré la promesse faite par les Libéraux de cesser la politique qui empêche les scientifiques de s’adresser aux médias, rien ne s’est concrétiser à cet effet près d’un an après l’élection de Justin Trudeau. Pire, le réseau PostMedia a appris que le ministère de l’environnement par exemple, qui employait près de 3900 scientifiques avant l’élection des Libéraux, a vu ce nombre réduit par plus de 500 postes, la pire saignée en une seule année pour ce ministère.

Vraiment… Mis à part les selfies et la promotion indécente d’un multiculturalisme débridé, on se demande ce qui différencie le régime Trudeau de celui de Stephen Harper… Ah oui, j’ai trouvé… une pire perspective encore pour le Québec.

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