Qui est donc cet homme étrange qui assiège la bâtiment de la nonciature et demande à voir le pape ? Qu’a t-il de si important à lui dire ? Il faut bien 500 pages à Gabriel Brouard pour raconter au pape Jean-Paul II, venu à Paris pour les JMJ de 1997, le fabuleux destin de la Couronne d’épines de Notre Seigneur et les aventures de ses ancêtres.
Pendant le mois d’octobre 1793 dom Hugues Renou s’enfuit de la basilique de Saint-Denis, chargé de la précieuse relique, afin d’éviter sa destruction par les Révolutionnaires. C’est le début d’un long voyage pour cet objet de torture élevé au rang de relique pour avoir été porté par le Christ lui-même. Le jeune chanoine Renou prend la direction de l’ouest et reçoit l’aide de Jean Brouard et Arnaud de Montfort lors de son arrivée en Vendée. Dès lors, il les entraîne dans sa fuite à travers toute l’Europe, de Vendée en Angleterre, de Prusse en Russie… jusqu’à ce qu’ils puissent enfin rentrer en France et cacher la relique dans une petite chapelle du pays d’Anjou, après la Restauration.
Alors que la première partie se concentrait sur la période s’étalant de 1793 à 1815, la seconde partie s’attarde sur la période 1914-1945. L’auteur s’appuie toujours sur des faits historiques et des personnages ayant réellement existé, pour relater l’histoire et l’évolution des descendants des protagonistes et de l’abbé Philippe de Thouars, également dépositaire du secret. Si elle semble bien cachée, la Couronne excite toujours la convoitise et Gabriel Brouard remet au pape un secret lourd à porter.
Ce roman historique, très bien documenté, parcourt donc un morceau d’histoire de France de 1793 à nos jours, d’une écriture alerte et avec une intrigue tant « policière » que spirituelle.
Un beau roman pour cet été.
François Dubreil, La Couronne, Téqui, 600 p., 24,90€.