Guêpières, jupons, jupes à corolle, escarpins pointus, imprimés fleuris ou rayés de couleurs vives, tailleurs à jupe « crayon » et taille de guêpe, robes bustiers-fourreaux, robes de cocktail, broderies rocailles de cristaux : telle est la couture des années 1950. À la même époque, une mode décontractée – pulls moulants, pantalon corsaires et jeans – est portée par la génération du baby-boom.
Début 1947, Christian Dior lance la première collection de sa maison de couture. Il jette aux orties l’image de la «femme-soldat à la carrure de boxeur » : la guerre est finie ! Apparaissent, chics et féminines, les femmes fleurs à la poitrine marquée, à la taille soulignée et au ventre creusé, aux hanches arrondies et à la jupe ample… Aussitôt, Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, baptise cette collection « New Look ». Cette silhouette « sablier » si généreuse en tissu fait scandale en même temps qu’elle connaît un succès fulgurant et devient emblématique de la décennie.
D’autres styles concurrents sont tout aussi remarquables : la ligne Balenciaga, dite « tonneau », au volume s’évasant dans le dos et autour de la taille ou encore, à l’opposé du New Look, la ligne Chanel au tailleur droit et strict qui crée la rupture dès 1954.
Ces années 1950 sont décisives pour la haute couture française qui, fragilisée depuis la crise de 1929 et la guerre, renaît pour devenir éternelle… Il suffit d’égrener le chapelet mythique des noms de maisons parisiennes devenues « patrimoine national » : Jacques Heim, Chanel, Schiaparelli, Balenciaga, Jacques Fath pour les plus anciennes ; Pierre Balmain, Christian Dior, Jacques Griffe, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin nouvellement apparues… Paradoxalement, cette puissance de la mode française repose autant sur le prestige de ces noms synonymes de luxe, d’élégance et d’innovation que sur la capacité de la profession à se convertir au révolutionnaire prêt-à-porter. Dès 1950, « Les Couturiers Associés » – Jacques Fath, Robert Piguet, Paquin, Carven et Jean Dessès – fondent la première société spécialisée dans la diffusion sous licence de prêt-à-porter de couturiers.
Issues des collections du Palais Galliera, griffées des plus célèbres couturiers ou de maisons aujourd’hui tombées dans l’oubli (Jean Dessès, Madeleine Vramant, Lola Prusac), les pièces exceptionnelles de cette exposition retracent, en quelque 100 modèles et accessoires, l’évolution de la silhouette de 1947 à 1957, de la naissance du New Look à la disparition de Christian Dior et l’avènement d’Yves Saint Laurent.
Dans les années 1950, couture et prêt-à-porter sont non seulement l’un des premiers secteurs économiques en France mais aussi un laboratoire de la mode. C’est l’âge d’or de la haute couture et Paris regagne son titre de capitale mondiale de la mode.
Du 12 juillet au 2 novembre 2014.
- PALAIS GALLIERA, MUSÉE DE LA MODE DE LA VILLE DE PARIS
- 10 avenue Pierre Ier de Serbie 75116 Paris – Tél : 01 56 52 86 00Horaires d’ouverture :
Du mardi au dimache de 10h à 18h
Nocturne les jeudis jusqu’à 21h
Fermé les lundis et les jours fériés*
Fermeture des caisses et dernier accès à l’exposition à 17h15 (et à 20h15 pour la nocturne)* Durant cette exposition, le Palais Galliera sera fermé les 14 juillet, 15 août et 1er novembre.Accès :
Métro Iéna ou Alma-Marceau (ligne 9), Boissière (ligne 6) / RER C Pont de l’Alma
Bus 32, 42, 63, 72, 80, 82, 92
Vélib’ : 4 rue de Longchamp, 1 rue Bassano; 2 avenue Marceau
Autolib’ : 1 avenue Marceau, 33 avenue Pierre-1er-de-Serbie, 24 avenue d’IénaAutour de cette exposition :
Du 18 juillet au 31 octobre 2014, le cinéma Le Grand Action présente un cycle dédié au cinéma des années 50. Les séances ont lieu tous les vendredis à 20h.