Des intermittents du spectacle, opposés à la réforme de leur convention d’indemnisation chômage, sont en grève depuis une semaine. mardi 10 juin, à Guise, ils ont perturbé l’inauguration du Familistère par la ministre de la Culture et de la Communication. Aurélie Filippetti a affirmé placer ses espoirs dans la médiation du député Jean-Patrick Gille, « pour une sortie de crise d’ici quinze jours ».
Jean-Baptiste Godin, l’industriel créateur des poêles éponymes et du Familistère de Guise, symbole d’une certaine utopie sociale, s’est peut-être retourné dans sa tombe, mardi 10 juin.
S’il avait ressuscité, il aurait probablement poussé ces perturbateurs à filer se baigner dans la piscine de son palais industriel.
Toujours est-il que c’est face à sa statue, quand la ministre s’est rapprochée du théâtre pour l’épreuve des discours, qu’une cinquantaine d’intermittents, hommes et femmes, se sont déshabillés devant les gendarmes éberlués.
Venus du festival Furies de Châlons-en-Champagne (Marne) qui devait débuter le même soir, les intermittents ont exprimé, à leur façon, le rejet de leur nouvelle convention d’indemnisation chômage. « J’ai entendu les inquiétudes des intermittents. Ce ne sont pas des privilégiés et on a besoin d’artistes pour faire vivre les territoires », déclare un peu plus tard la ministre, devant un aréopage plus habillé.
Venue dans l’Aisne et la Thiérache, « que j’aime beaucoup et qui a bien des points communs avec la Lorraine », la ministre de la Culture et de la Communication n’a pas été épargnée lors de cette inauguration.
À son arrivée, une quinzaine « d’anti-mariage pour tous » ont donné de la voix, tandis qu’une quarantaine d’agents du conseil général, rassemblés à l’écart, ont mis un bandeau sur leur bouche. Inquiets pour leur avenir professionnel avec la réforme territoriale, les agents ont suivi les élus du département et de toutes tendances, qui ont montré ostensiblement leur mauvaise humeur.