On disait autrefois, à propos des gens athées, qu’ils ne croyaient ni à Dieu ni à diable. Eh bien, au PS, on ne croit pas beaucoup à Dieu (enfin, autant que je puisse en juger), mais on croit à diable. La députée des Hautes-Alpes Karine Berger a évoqué en effet, mardi soir, sur CNews, le « calcul démoniaque » (n’ayons pas peur des mots) de Marion Maréchal-Le Pen. Si on avait trouvé cet adjectif dans la bouche de Christine Boutin, toute la presse réunie se serait esclaffée devant tant d’obscurantisme outrancier mais, la dame étant socialiste, l’analyse semble somme toute assez nuancée et pondérée.
Parce que nul ne veut croire qu’elle puisse être désintéressée. Parce que l’une des raisons par elle invoquées, en particulier, paraît improbable à notre monde aux valeurs inversées. Aurore Bergé (avec un « é », cette fois ; ne pas confondre les deux donzelles) a d’ailleurs fait remarquer sur Twitter qu’il était malséant de mettre cette explication en exergue au motif qu’il s’agirait d’un « argument sexiste » : une jeune femme serait prête à renoncer à la popularité, la visibilité, les responsabilités, les ors du palais Bourbon pour regarder grandir son bébé, quand d’autres s’empoignent comme des chiffonniers pour garder un quart de siège à l’Assemblée ? Un enfant aurait tellement de prix que sa mère jugerait que le sacrifice se justifie ?
Gabrielle Cluzel- Boulevard Voltaire