Deux jeunes femmes voilées qui se promenaient à Reims, ont été les cibles d’un geste déplacé, et d’une parole raciste de la part d’un automobiliste âgé de 28 ans, le 02 juillet 2013.Elles ont porté plainte, mais elles ont malheureusement été déboutées par le tribunal correctionnel de Reims, dans un jugement rendu le 13 décembre 2013.
Non satisfaites de cette décision, les deux jeunes femmes, accompagnées, aux côtés d’autres associations, par le comité 15 mars et Libertés, ont interjeté appel, devant la chambre des appels correctionnels, de la cour d’appel de Reims.
Bonne nouvelle ! La cour d’appel n’a pas retenu le fait que le jeune homme, comme il l’a prétendu, ignorait la portée de la parole qu’il a proférée à l’adresse des jeunes femmes : « Vite, vite, il y a un cochon qui arrive ». L’intention du jeune homme qui s’était arrêté, baissé la vitre de la voiture, pour injurier ainsi les deux femmes, est indiscutable et son acte a donc été condamné par le tribunal. Celui-ci a retenu que le prévenu a employé une expression visant à injurier une personne au seul motif de son origine, son appartenance vraie ou supposée à une nation, une race ou une religion, qui lui cause nécessairement un préjudice moral.
Le prévenu a été condamné, mercredi 07 mai, à un mois de prison avec sursis, 400 € en réparation du préjudice moral chacune et 500€ en application de l’article 475-1 du code de la procédure pénale. Décision assujettie par le paiement, par le prévenu de 120€, au titre de droit fixe de la procédure.
La morale de cette bonne nouvelle ; il ne faut jamais renoncer à son droit à être respecté. L’Islamophobie doit être vaincue par le travail de prévention sur le terrain, mais aussi par le recours à la justice, pour que de tels actes ne restent plus impunis.
Le comité 15 mars et libertés se félicite de ce jugement, félicite les associations qui se sont portées parties civiles, et félicite les deux jeunes femmes qui se sont montrées persévérantes et courageuses.