Vous ne saviez pas que ça existait ? Pourtant, le métier de « steward urbain » a été inventé en 2007 en périphérie lilloise, près du fief de la dame des 35h. En France, on n’a pas d’emplois, mais on a des idées. La ville de Roubaix (socialiste), dont les trois quarts de la population vivent en Zone Urbaine Sensible, en a été le précurseur, adoptant le dispositif pour son centre-ville. En janvier 2011, la mairie l’a étendu au quartier de l’Epeule, réputé sensible, notamment en période de Coupe d’Afrique des Nations. Au total, ces « steward urbain » ne pas moins d’une vingtaine pour « valoriser l’image de la ville » et « [apaiser] les tensions », facilement reconnaissables à leur anorak orange.
Stewards urbains
Citéo ne propose d’ailleurs pas que des stewards. Autre béquille sociale disponible dans la panoplie de cette branche du réseau national France Médiation : 25 « médiateurs scolaires » répartis sur 22 sites sensibles de l’agglomération. Objectif : « prévenir les violences, les comportements déviants, incivilités… » – le rôle de surveillant – auquel s’ajoutent « la prévention des décrochages par la découverte de son environnement et l’ouverture sur le monde professionnel » – n’est-ce pas le boulot d’un conseiller d’orientation ? – ainsi que la « valorisation de pôles d’excellence par la sensibilisation et l’expression culturelle, sportive et citoyenne » – en français dans le texte, sans traduction.
Enfin, le médiateur Citéo est présent sur les lignes de transport. Ils sont 280 pour « l’accompagnement préventif des lignes de bus » – l’équivalent de vigiles en orange et sans matraques – ou la mise en place d’opérations « prévention civisme ».
Des expressions qui parlent difficilement. Qu’à cela ne tienne, une petite troupe de 7 acteurs est chargée de faire comprendre la raison d’être de ces médiateurs à la population qui semble en avoir bien besoin. Au total, les 350 « médiateurs » de Citeo justifient d’un budget de 10 millions d’euros annuels.