https://www.youtube.com/watch?v=0IYJvZ9X2cI
Le 3ème colloque de l’Institut Iliade s’est tenu, samedi 9 avril, à la maison de la Chimie, à Paris. Ce fut un vrai succès ; plus d’un millier de participants, durant toute la journée, pour entendre des intervenants comme Bernard Lugan, Jean-Yves Le Gallou, Renaud Camus, Jean-François Gautier, Christopher Gérard, Charlotte d’Ornellas, Jean-David Cattin, Elise Blaise, Philippe Conrad, Olivier Bonnet, François Bousquet, Lionel Rondouin, ou encore Yann Vallerie qui était invité au nom de Breizh-info à participer une table ronde sur l’engagement des jeunes dans la Cité comme signe du réveil européen.
De nombreux stands permirent également aux participants de découvrir différentes initiatives (Livr’arbitres, TV Libertés, Facta, Europa Diffusion, Elements, La Nouvelle Revue d’Histoire, Des Racines et des Elfes, Figures de Proue, …) et l’ensemble de la journée s’est déroulée dans une atmosphère studieuse et amicale. « Face à la résignation, au fatalisme et à l’ethno-masochisme, les divers intervenants ont voulu démontrer que l’esprit tragique européen avait encore des ressources et que c’était bien souvent face aux plus grands périls qu’il révélait toute sa force et sa vitalité. L’histoire n’est jamais fermée, les sursauts la parsèment et sont l’essence des peuples qui refusent de mourir et d’être remplacés.» indique le journal ParisVox qui était également sur place.
Nous vous retranscrivons ci-dessous le discours d’ouverture du colloque, effectué par Grégoire Gambier. Des vidéos suivront prochainement.
Bienvenue au 3e colloque de l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne !
Qu’est-ce que l’Institut ILIADE ? Un conservatoire, un « sanctuaire »(1) des traditions et des vertus de la vieille Europe ? Une réponse au risque d’« isolats » décrits par le génial Jean Raspail(2) ? Une « tranchée » au sens où l’entendait Jean Cau, à propos de la France(3), à savoir un espace « capable en même temps de nous abriter et de nous vomir vers l’assaut et le salut » ? Un peu tout cela à la fois…
Mais pas seulement : l’ILIADE, poème de nos origines, est aussi le ferment de notre renouveau. C’est l’arme « archéofuturiste »(4) forgée pour les combats à venir. Car aucune victoire concrète, sociale, politique, n’est envisageable sans victoire métapolitique préalable. Ou plus exactement sans une succession de victoires dans le champ des idées, de la culture, des représentations.
Tel est le théâtre des opérations de l’Institut ILIADE, telle est sa vocation.
Sachant que « le temps présent est un temps qui presse »…(5)
Face au risque de « grand remplacement », qui atteint la possibilité même de notre devenir en tant que peuple, nation, civilisation, il faut être radical.
C’est-à-dire, étymologiquement, revenir et s’attacher à la racine du problème(6) : le « grand effacement » de notre mémoire et de notre identité, notre culpabilisation, la sommation qui nous est faite de nous couler dans le moule et le flot de « l’homme-masse », l’homo festivus, indifférencié, déculturé, asexué(7).
Notre réponse à cette menace est une riposte : assurer le « grand ressourcement » de nos peuples dans la mémoire vive de leurs identités profondes, toujours potentiellement fécondes : « Quand l’esprit se souvient, le peuple se maintient ! »
Former, convaincre, rassembler
Quelles sont nos actions concrètes ? Former, convaincre, rassembler.
Former, d’abord, de nouvelles générations d’acteurs du débat intellectuel, des militants, des animateurs capables de donner à l’action civique, associative ou politique la dimension culturelle et métapolitique indispensable à son succès.
Chaque année, l’institut ILIADE ouvre deux sessions de vingt auditeurs triés sur le volet.
La première promotion « Dominique Venner », lancée à l’automne 2014, achèvera sa formation cet été ; la deuxième, « Don Juan d’Autriche », se clôturera début 2017 et la troisième, « Patrick Pearse », à l’été 2017.
Ces formations ne sont pas une fin en soi : elles sont un creuset, la matrice d’un réseau d’énergies et de compétences mobilisables pour les combats à venir.
Deuxième action : convaincre nos compatriotes de la nécessité de redécouvrir et de se réapproprier leur patrimoine – la valeur de la patrie, de la terre de nos pères.
Cette communication grand public, appuyée sur un puissant site internet et une présence très active sur les réseaux sociaux, et bientôt par des ouvrages originaux, vise à affirmer la singularité et la richesse de notre patrimoine. Non par nostalgie, mais pour y puiser la source et les ressources d’une affirmation sereine, mais déterminée, de notre identité française et européenne.
Et cette affirmation rencontre un écho réel, puissant : notre 1ere vidéo, « Ni Bruxelles, ni Lampedusa, être européen » a été visionnée plus de 2 millions de fois sur YouTube. Encore ne s’agit-il que de sa version française !
Troisième action : rassembler une communauté d’esprit et de combat, apte à affronter les formidables défis qui attendent les peuples et les nations d’Europe dans les années à venir. C’est l’objet de notre réunion de ce jour.
Chaque année, au Printemps, à l’occasion de l’anniversaire du sacrifice volontaire de Dominique Venner, nous avons décidé d’organiser un grand colloque, prétexte à réfléchir et échanger sur un sujet d’actualité, en le mettant en perspective, dans la longue durée qui est la nôtre.
Pour une nouvelle Renaissance européenne
Que voulons-nous, finalement ?
Nous voulons une Révolution culturelle, la seule à même d’enrayer puis d’inverser la pulsion du nihilisme, la haine de soi, l’acceptation de notre disparition, qui n’est une fatalité que pour ceux qui ont déjà renoncé – et en particulier pour nos pseudos « élites ». Pour cela, il nous faut donc reforger nos âmes, mais aussi, très concrètement, changer d’élites !
Il faut faire de l’opinion majoritaire, de l’opinion populaire – celle de l’instinct de survie – la nouvelle « idéologie dominante »(8) – c’est-à-dire l’horizon intellectuel de nouvelles élites libérées du carcan de la pensée conforme, et de toute tentation de Soumission(9)…
Ce que nous voulons, c’est une nouvelle Renaissance européenne.
C’est assurer le réveil de la conscience, de l’âme et de la fierté des Européens sur le sol de leurs ancêtres, dans la fidélité à leur avenir !
Et ce n’est pas une option, mais un impératif vital. Comme l’affirme José Ortega y Gasset, « un peuple ne peut pas choisir entre différents styles de vie. Ou il vit conformément au sien, ou il ne vit pas. »(10) Pour paraphraser une jeune et talentueuse députée, dans un entretien à FranceleMag(11), il nous faut réarmer psychologiquement les peuples européens : il nous faut leur rappeler d’où ils viennent, ce qu’ils ont à défendre, et pourquoi ils doivent le défendre.
En ce centenaire des « Pâques sanglantes », je voudrais pour conclure vous rappeler ce que Philippe Conrad, dans le dernier numéro de La Nouvelle Revue d’Histoire (12), nomme « l’exemple irlandais ».
Un exemple de résistance populaire et de réveil national qui a été permis par la conjonction de deux éléments moteurs :
La transmission et l’actualisation, malgré le silence imposé par l’oppresseur, de l’héritage d’un passé seul à même de formuler le projet d’un avenir commun ;
Mais aussi le prix du sang versé, le courage de ceux qui, tels Patrick Pearse, Michael Collins ou Bobby Sands, ont tout sacrifié à la cause qui commandait leur existence.
En hommage aux insurgés irlandais, notre combat, qui est aussi une insurrection, même si elle est de nature intellectuelle, morale, spirituelle, peut donc se résumer en une formule :
« Rendre les Européens à l’Europe, et l’Europe aux Européens ! »