Le “diplomate”Thierry Dana, 61 ans, devrait prendre sa retraite!

 

Quel tollé ce fut l’autre semaine quand Marine Le Pen a rappelé aux fonctionnaires, et spécialement à ceux d’autorité, leur devoir de réserve et la nécessité de respecter la légalité républicaine ! Ce n’étaient-là que des évidences que la langue actuelle appellerait « citoyennes ». Mais, aussitôt, le pouvoir, les syndicats, la presse l’accusaient de vouloir effectuer on ne sait quelle épuration au sein de la fonction publique ! Il faut donc paradoxalement remercier l’ambassadeur de la France au Japon, Thierry Dana*, de montrer que le risque que des hauts fonctionnaires sortent de la légalité n’était pas vain et que la candidate de la droite nationale avait raison de s’en inquiéter.

En effet, dans une lettre ouverte à Marine Le Pen, publiée dans Le Monde, il a cru devoir avertir les populations qu’en cas de victoire il se mettrait « en réserve de toute fonction diplomatique », ajoutant : « Je préférerais renoncer à occuper les fonctions qui me seraient confiées plutôt que de servir la diplomatie du Front national. » Et de se justifier ainsi : « Je ne pourrais pas défendre loyalement vos positions, qui sont contraires à tous les principes portés par la France. » Faisant donc fi de son devoir de réserve, il « oublie » en outre, comme le lui fait remarquer Bruno Gollnisch, dans une lettre ouverte, que : « Si Mme Le Pen est élue, la politique qu’elle mènera ne sera pas, comme vous le dites, celle du Front national. Ce sera celle de la France, tout simplement. »

Il crie avant d’avoir mal, il met déjà crosse en l’air, et, à défaut de pouvoir exciper de ses états de service, il exhibe ses états d’âme. C’est là une faute lourde de la part d’un haut fonctionnaire de ce rang. Certes, son ministre de tutelle, Jean-Marc Ayrault, lui a rappelé que les diplomates sont assujettis au « devoir de réserve et au principe de neutralité », mais de sanction, point ! Quant au porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, il a déclaré que « ce n’est pas le rôle d’un ambassadeur de s’exprimer ainsi » mais il a tempéré son propos en ces termes curieux : « Toutefois, les fonctionnaires bénéficient d’un droit de retrait. » Qu’est-ce que ce droit ? Selon la Direction de l’information légale et administrative (DILA) « ce droit les autorise à quitter le lieu de leur travail s’ils ont un motif raisonnable de penser qu’un danger grave et imminent menace leur vie ou leur santé ». Si l’on suit le ministre, en cas de victoire de Marine Le Pen, les fonctionnaires pourraient invoquer ce droit, cette élection menaçant leur vie ou leur santé ?

Rappelons qu’à la fin de l’année 2008, le chef d’escadron Jean-Hugues Matelly, gendarme, a été radié des cadres pour beaucoup moins que ça : il avait critiqué le rapprochement entre son arme et la police. Il avait violé son devoir de réserve et devait donc être puni. Depuis, fort heureusement, la sanction a été levée. L’impunité du diplomate en encourage d’autres. Ainsi, l’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud a commenté, dans un tweet : « Très beau texte de mon homologue à Tokyo. » Le mieux, pour notre représentant au Japon, comme le lui suggère Bruno Gollnisch, serait de « présenter sa démission » dès maintenant. Cela demanderait plus de courage que de pondre un méchant libelle contre Marine Le Pen.

Guy Rouvrais – Présent

*Né le 23 août 1956, Thierry Dana choisit le Quai d’Orsay à sa sortie de l’ENA, après avoir obtenu une maîtrise de Droit, un DEA d’Études politiques et avoir été diplômé de l’Institut d’Études politiques.
Après un premier poste à Alger (1984-1986) et à la direction d’Afrique du Nord-Moyen Orient (1987-1988), il est affecté à la sous-direction des Affaires Stratégiques, dont il devient sous-directeur en 1990 et où il suit les dossiers de la transformation de l’OTAN, de l’unification de l’Allemagne et du démantèlement du Pacte de Varsovie.
De 1993 à 1995, il est conseiller diplomatique adjoint du Premier ministre, puis Secrétaire général du Sommet des Pays industrialisés (Sommet de Lyon) en 1995.
Il est nommé Consul général de France à Hong Kong en 1996, puis rejoint le cabinet du Président de la République en 1998, en charge des dossiers asiatiques et stratégiques.
Il est nommé directeur d’Asie et d’Océanie en 2002.
En mai 2005, Thierry Dana a demandé à être mis en disponibilité pour créer une entreprise de conseil offrant ses services aux groupes et PME françaises dans leur stratégie d’expansion internationale et aux investisseurs étrangers en France, avec quelques résultats marquants dans ces domaines.
Il est nommé Ambassadeur de France au Japon par décret pris en Conseil des Ministres le 11 juin 2014.
Père de deux enfants, il est Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

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