Conclave : Et si c’était Bagnasco ?

Alors que de nombreux noms circulent quant au cardinal qui pourrait être élu Pape, l’un d’entre eux pourrait créer la surprise. Le cardinal archevêque de Gênes, Angelo Bagnasco.

Si les rumeurs sont fondées, il apparaît que le Conclave se dessine entre les tenants de la « vieille garde » qui ne souhaitent pas de changements profonds du mode de gouvernance de la Curie et ceux qui aimeraient que le prochain Pape s’attelle à cette question. Parmi les premiers, il semble que l’on retrouve les deux derniers Secrétaires d’Etat Angelo Sodano et Tarcisio Bertone qui, avec un certain nombre de cardinaux italiens, promouvraient la candidature du cardinal Odilo Pedro Scherer, 64 ans et archevêque de São Paulo. Ce dernier ne serait pas le plus enclin à réformer le système de la Curie sur lequel ni Jean-Paul II, ni Benoît XVI, n’ont eu véritablement toute l’emprise voulue.

Dans un autre état d’esprit, certains cardinaux arrivés récemment à Rome ont souhaité prendre le temps de se concerter avant le Conclave afin de poser les véritables enjeux qui attendent le futur successeur de Pierre. Ceux-ci souhaiteraient davantage voir figurer un cardinal qui n’est pas du « sérail » et qui serait capable d’être Pape sans avoir à subir d’éventuelles tracasseries administratives liées au mode de fonctionnement de la Curie. Pour Cela, certains voient dans le cardinal Dolan, archevêque de New York un candidat idéal. A 63 ans, ce prince de l’Eglise doctrinalement très ratzingerien dispose de la vigueur nécessaire pour séduire cette tendance. Son principal handicap est d’être, en tant qu’américain, assimilable à la superpuissance.

Un compromis pourrait néanmoins résider dans la personne de l’archevêque de Gênes Angelo Bagnasco. Ce cardinal, âgé de 70 ans, est président de la conférence épiscopale italienne depuis 2007 (choisi directement par le Pape). Il est donc rompu aux mécanismes de la Curie romaine à laquelle il se rend tous les jeudis. De quoi rassurer les tenants de la « vieille garde ». Toutefois, beaucoup de prélats, pourtant très critiques à l’égard du fonctionnement de la Curie reconnaissaient en cet ancien professeur de métaphysique et d’athéisme contemporain, un italien qui « a une vision universelle de l’Eglise ». Il est de plus réputé pour avoir « un certain charisme » qui lui permettrait d’occuper adroitement cette fonction. De quoi rassurer les uns sans déplaire aux autres.

Sur le plan doctrinal, il ne rompt pas avec Benoît XVI. De tendance conservatrice, cet élève du cardinal Siri (le candidat naturel des conservateurs aux conclaves de 1963 et 1978) a accueilli favorablement le Motu Proprio de Benoît XVI libéralisant l’usage du rite tridentin. Il a également fermement condamné les unions entre personnes de même sexe, l’avortement et la contraception. Sur la laïcité, sa position est claire. Il avait ainsi déclaré en 2007 au Giornale : « La laïcité, c’est l’autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse, mais pas par rapport à la sphère morale ». Il n’aurait donc pas de difficulté à se rallier les voix des conservateurs. De plus, ses prises de position défendant notamment le droit à tout travailleur d’avoir un emploi pourrait également rassurer une aile plus progressiste.

Angelo Bagnasco pourrait donc être le candidat de compromis (entre le cardinal Scherer perçu comme plus progressiste et un cardinal Ranjith considéré par certains comme trop conservateur pour être élu). Il s’inscrirait alors probablement dans la continuité du pontificat de Benoît XVI. Il convient toutefois évidemment de noter, alors que le Conclave débute cette semaine, que l’action du Saint-Esprit éclaire le choix des cardinaux. Bien que ceux-ci ne le perçoivent pas de la même manière, il fait, pour paraphraser le cardinal Lustiger « irruption » dans le cœur des princes de l’Eglise jusqu’à ce qu’une « évidence tranquille finisse par s’installer sur nous tous ».

 

 

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37 Comments

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  • marie-france , 12 mars 2013 @ 15 h 45 min

    je vous donne raison sur un point :la veulerie de nos compatriotes,et du clergé du monde entier!!!Pas un seul remettra les pendules à l’heure sur le soi – disant prophète qui a fait sa”cuisine en prenant un peu sur la Thora,un peu sur la bible ,et a pondu “sa religion”!!c’est un peu fort du “goulot”,si je peux m’exprimer ainsi !!!dans les Ecritures c’est bien Isaac qui devait être sacrifié non???Pourquoi ferme t’ont les yeux sur la contre vérité ,ches les musulmans c’est Ismael!!!!!!alors qu’Abraham c’est plusieurs siecles avant ce falsificateur et comme çàil a pleins de contre vérites!!! Vous avez raison ce sont nous les responsables à “baisser” toujours les bras sur leurs demandes de plus en plus exigeantes !

  • marie-france , 12 mars 2013 @ 16 h 04 min

    .quand à ouvrir les yeux n vous faîtes pas de soucis ,mes yeux sont “ouverts” depuis fort longtemps !!

  • Catholique & Français , 12 mars 2013 @ 16 h 31 min

    Pardonnez-moi si je vous choque, mais voici, résumé au maximum, ce que je crois très profondément, en toute honnêteté : l’Islam est le bâton de la Colère de Dieu contre notre monde moderne apostat (La fameuse “Liberté religieuse” de Vatican II ou ce que l”on a fait de Vatican II”, selon les convictions de chacun et dans lespérance dun Concile Vatican III libérateur et clarificateur) et laïciste (“Principes” de 1789, Lois de 1905 etc…) ! Aussi, il est totalement inutile, ridicule et même outrageant pour Dieu, de se plaindre du bâton qui nous frappe durement sans se poser sérieusement la question du motif du châtiment. Je suis convaincu que si la France ne veut pas périr, ce débat capital ne pourra pas être évité. De toutes manières, il se fait bien tard et je crains beaucoup de “casse” : cest bien triste mais cest toujours ainsi que les drames se résolvent se passent en France, depuis des siècles et des siècles.

  • marie-france , 12 mars 2013 @ 16 h 52 min

    qu’avez vous à me répondre pour le “prophète”????rien!!!!c’est le silence le plus absolu!!!!

  • Jean de Sancroize , 12 mars 2013 @ 19 h 16 min

    A votre avis ?

  • Jean de Sancroize , 12 mars 2013 @ 19 h 19 min

    Je marche souvent à contre-courant en effet; c’est peut être une maladie. “On” a l’intelligence que l’on mérite. Pensez-y.

  • bernique , 12 mars 2013 @ 19 h 36 min

    C’est quand même court !

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