Il y a exactement cinquante ans, le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry rendait son ultime souffle face à un peloton d’exécution. Il avait été condamné à mort le 4 mars précédent par le tribunal militaire de justice pour son implication dans l’attentat du Petit-Clamart commis le 22 août 1962. Bastien-Thiry dirigea le commando qui cribla de balles la DS présidentielle sans faire de blessés. Il avait alors utilisé un journal qu’il avait agité afin d’indiquer à ses hommes le moment où il leur fallait tirer. Durant le procès, il tint tête à ses juges, revendiquant son acte en raison de ce qu’il estimait être une trahison du président de Gaulle envers les français d’Algérie et les harkis ainsi que pour la défense de l’Algérie française. Il sera arrêté en septembre 1962 après son retour d’une mission en Angleterre. Il fut défendu par les avocats Dupuy, Le Coroller, Isorni et Tixier-Vignancourt. Ceux-ci tentèrent de sauver sa tête en se basant sur une expertise médicale démontrant qu’il n’avait pas toute sa raison au moment de l’attentat, mais Bastien-Thiry refusa ce recours et préféra affronter son destin. Ce qu’il fera dignement et courageusement. Il entra ainsi dans l’histoire comme étant le dernier condamné à mort fusillé de l’histoire de France. De Gaulle aurait dit à son sujet : « Celui-là, ils pourront en faire un martyr ». Le général aurait refusé sa grâce essentiellement par ce qu’il mit en danger la vie de sa femme Yvonne et parce qu’il n’avait pas pris de risque personnel dans l’opération. Les deux tireurs, Alain de La Tocnaye et Jacques Prévost, également condamnés à mort, furent graciés par le chef de l’État.
Aîné d’une famille de sept enfants, fils de parents catholiques et d’esprit militaire, il se basa notamment sur la lecture de Saint-Augustin pour justifier sa participation à l’attentat du point de vue de sa foi catholique. De son mariage avec Geneviève Lamirand, il aura trois filles.
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