La décroissance est un mensuel écologique apolitique, méprisé et même exécré par les écologistes opportunistes ultralibéraux et libertaires traîne-savates du PS, car remettant en cause le concept même de notre modèle de société basé sur une croissance infinie. NovoPress, beaucoup plus ouvert que la presse officielle, tenait à vous faire partager certains points de vue originaux de leur dernier numéro de février sur les causes du terrorisme musulman « made in France ».
Un premier article de Patrice Marcolini, « Radicalisons-nous », explique que l’islam dit radical n’est qu’un islam en parfaite phase avec notre société libertaire.
L’auteur refuse tout d’abord d’appliquer le terme « radical » qui sert à désigner – et isoler — dans la classe politico-médiatique l’islam auquel se réfèrent les tueurs musulmans français. Radical vient de racine, et pour lui ces assassins n’ont aucune interprétation « originelle » de l’islam, mais juste une mise en pratique extrême de leur croyance dans une société qui favorise ces comportements.
En effet, dans un monde où la transgression permanente sous couvert culturel (pornographie, blasphème, violence…), scientifique (GPA, transhumanisme, euthanasie), économique (publicité, sport, mondialisme) est une norme applaudie par les médias et les politiques, pourquoi ne pas aller dans une logique extrémiste proposée par le coran ?
L’auteur de l’article cite ainsi le philosophe Castoriadis pour qui l’illimitation est devenue la signification imaginaire centrale de notre vie.
L’autre aspect de cet extrémisme musulman abordé par Patrice Marcolini est la soi-disant soudaine auto – radicalisation de ces tueurs.
Là encore ce n’est que le reflet d’une pression ultra libérale et libertaire imposée par nos politiques : l’individu parfait dans notre monde parfait doit se construire lui-même en consommant un « choix » illimité de styles de vie, d’identités sociales et sexuelles, de partenaires, de familles, de réseaux sociaux…
Une superposition de soi-même écrasante que des jeunes refusent pour se réfugier dans une religion qui les soulage de cette responsabilité permanente de paraître pour donner de la densité à un être unique. « La tyrannie du choix se renverse en choix de la tyrannie ».
Et pour finir sur les explications habituelles des médias sur le rôle d’internet dans cette fameuse « auto-radicalisation » si rassurante, l’auteur démontre que là encore ces tueurs musulmans ne se servent de cet outil que pour conforter leur quête identitaire et faire un « achat d’impulsion » dont le désir était déjà présent dans leur esprit. Prendre des selfies de leurs massacres n’est que le réflexe de bons utilisateurs narcissiques de Facebook parfaitement intégrés dans nos sociétés qu’ils veulent juste détruire en parfaits consommateurs ne connaissant plus aucune limite à leurs désirs religieux.
La conclusion de l’auteur est que le sens de la décence est naturellement présent dans l’homme et qu’il faut le réveiller, en commençant tout simplement à dire « ça suffit » ou « les choses ont assez duré »…
Un autre article, « Ze Teuf », d’Alain Accardo, se moque des déclarations martiales des élites politico-médiatiques après le massacre du 13 novembre, du genre « c’est notre civilisation et notre mode de vie que ces barbares ont attaqués ».
Ainsi le 10e arrondissement ultra bobo de Paris et le stade de France seraient les hauts lieux de la civilisation occidentale, le modèle absolu du fameux « vivre ensemble ». Du foot, une pizzeria et un groupe de hard rock US sont bien en effet des symboles de l’esprit festif de la jeunesse occidentale. L’auteur prend ainsi à partie ces ridicules et infantiles mots d’ordre de « résistance » lancés par les défenseurs du système : « même pas peur », #jesuisenterrasse sur Twitter ou « consommez, dépensez, vivez » de Manuel Valls sur Europe1 et conclu assez durement contre « cette petite bourgeoisie occidentale déculturée, vidée de toute substance originale vouée au fric au fun et au foutre et qui se prend pour un parangon d’humanité… »
L’article suivant attaque aussi la vacuité des réactions de notre élite face à ce terrorisme musulman. Dans « la racine seule peut soigner », Vincent Cheney reprend l’intervention de Macron dans Le Monde de 07/01/16 qui sait quoi faire face aux extrémismes « Populisme et terrorisme : la réponse est économique ». Le vide identitaire de toute une population peut donc se combler grâce à l’argent. Il s’agit donc de « déradicaliser » les terroristes en les transformant en consommateurs dociles.
Pour exposer la stupidité de cette démarche, l’auteur démontre comment le libéralisme mondialiste n’est pas la solution, mais le poison. On cite Dwight Macdonald et son livre prémonitoire « La racine est l’homme » qui explique comment le « radical » ne nie pas le monde qui l’entoure, mais a des valeurs qui reposent sur de la rhétorique traditionnelle, de l’art et de la morale, et reste donc imperméable aux démonstrations publicitaires ou politiques exaltant la perfection de notre monde actuel.
En conclusion l’auteur propose, entre vie superficielle et fanatisme, de se tourner vers la racine de l’existence : l’humain.
La décroissance N° 125 – 2.50 €