Le Grand orgue de la Basilique de Sainte-Marie-Madeleine,

Merveille d’art provençal, le Grand orgue de la Basilique de Sainte-Marie-Madeleine, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume du Var, l’est assurément par l’harmonie et l’élégance, l’envol et la puissance de son architecture majestueuse… » C’est par ces mots qui débutent le petit livre du père Arbus (Une merveille d’art provençal, 1955) consacré à cet orgue majestueux. Professeur de droit canon au couvent d’étude dominicain, il fut un ardent défenseur de l’orgue de Saint-Maximin dès les années 1950. Conscient du trésor exceptionnel que représentait cet instrument, il alerta les Monuments Historiques sur son état et fonda un comité pour sa restauration dont il assura secrétariat et direction, jusqu’à sa mort, le 2 juillet 1959.

Mais pourquoi l’orgue de Saint-Maximin est-il si célèbre ? Chef-d’œuvre du frère dominicain Jean-Esprit Isnard, l’orgue de la Basilique Royal, construit de 1772 à 1774, est l’un des très rares grands instruments d’Europe (le 2e en France avec le Clicquot de Poitiers) à avoir conservé l’intégralité de ses tuyaux d’origine. C’est au facteur d’orgue Pierre Chéron, qui a réalisé le relevage complet de l’orgue en 1954, que l’on doit d’abord et essentiellement le sauvetage de Saint-Maximin. Pendant près de 40 ans, il a étudié, soigné et ranimé cet orgue.

Au moment de sa restauration complète (1986-1991), Pierre Rochas, médecin et spécialiste de l’orgue provençal, raconte que le rapport des « experts » des Monuments Historiques prévoyait une « reconstruction complétante » pour mettre au goût du jour ce rarissime instrument possédant intacte toute sa partie sonore et sa mécanique d’origine ! La mode « néo-classique » du moment avait causé la perte de plusieurs instruments et l’on pense, avec peine, à la refonte des tuyaux du XVIIe siècle de l’orgue d’Auch qui avait soulevé l’indignation au-delà des frontières. Heureusement pour Saint-Maximin, cette décision qui aurait été fatale, finit par être neutralisée.

C’est Yves Cabourdin, facteur d’orgues à Carcès qui fut désigné pour effectuer une restauration complète de l’orgue entre 1986 et 1991. Même si d’importantes réparations et réfactions mécaniques ont été nécessaires, le programme de restauration a respecté les divers éléments dans leur état d’origine. Les claviers de Mader qui avaient été mis en place au XIXe siècle ont été refaits pour retrouver le modèle exact des claviers de l’époque d’Isnard : des touches en ébènes avec des feintes plaquées d’os. Les 2 960 tuyaux d’origine ont, quant à eux, été conservés intégralement.

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