” À la fin, tout ce que nous possédons, c’est Dieu »

Kayla Mueller, jeune fille lumineuse, avait 26 ans, elle s’était généreusement engagée pour travailler avec deux ONG aidant les réfugiés syriens. C’est en sortant d’un hôpital de la branche espagnole de Médecins sans frontières à Alep, en Syrie, qu’elle avait été enlevée le 4 août 2013 par les terroristes de l’État islamique. Cette jeune Américaine originaire de l’Arizona était arrivée en Syrie en décembre 2012.Avec leur odieux cynisme habituel, ses ravisseurs avaient annoncé la semaine dernière qu’elle avait trouvé la mort dans le bombardement effectué par l’aviation jordanienne dans le nord de la Syrie en représailles à l’assassinat d’un de leur pilote, brûlé vif dans une cage. Plus d’un an après, elle écrivait à ses parents une lettre qui leur est parvenue via des compagnons de cellules. Barack Obama a confirmé hier la mort de la jeune humanitaire, mais non ses circonstances.

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Sa lettre, transmise à la presse par sa famille, se veut rassurante :  Je suis en bonne santé et n’ai jamais souffert de mauvais traitements », assure Kayla. Alors retenue depuis dix mois, la jeune prisonnière se préoccupe surtout de l’inquiétude qu’elle suscite : « Vous ne devriez pas porter un tel fardeau », confie-t-elle. L’idée de la souffrance de ses proches serait son « unique cause de tourment ».

Sous la plume de cette jeune fille, la captivité prend des allures d’expérience mystique. « Il y a du bon dans chaque situation », explique-t-elle. Elle imagine que cette expérience a rapproché sa famille, et que, comme elle, ses proches s’en remettent à la volonté de Dieu. Kayla fait siennes les paroles de sa mère : « À la fin tout ce que nous possédons, c’est Dieu ». Au fond de sa cellule, elle mène un combat intérieur contre le désespoir, assurant qu’elle n’abandonnera pas et se répète une chanson qu’elle a composée : « Cette partie de moi qui souffre le plus, est aussi celle qui me sort du lit ; sans votre espérance, il ne resterait plus rien ».
Cette séparation forcée d’avec sa famille lui semble « durer depuis dix ans », mais porte des fruits. « J’ai eu bien des heures pour penser, et je réalise à 25 ans, par votre absence finalement, la place que vous occupez dans ma vie. » La jeune humanitaire envisage des retrouvailles qui lui donnent la force de tenir : le retour à l’aéroport, le premier camping en famille, etc. « Je réalise le don que chacun de vous est pour moi. » Kayla demande qu’aucune négociation ne soit menée par sa famille pour la libérer, et voudrait que toutes les autres options soient envisagées, même si elles prennent plus de temps.

« S’il vous plaît, soyez patient et donnez votre peine à Dieu. Je sais que vous voudriez que je reste forte et c’est exactement ce que je fais. Ne craignez pas pour moi, continuez à prier comme je le fais moi-même et par la volonté de Dieu nous serons de nouveau ensemble », conclut-elle.

 

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