https://www.youtube.com/watch?v=qpH-JsFh5LU
Requiem pour un massacre ! Quelques années après la guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit « le Bourreau » (Kurt Russell), fait route vers la ville de Red Rock dans une diligence tout en bois couinant. A ses côtés, sa prisonnière : Daisy Damergue (Jennifer Jason Leigh), une calamité qu’il doit livrer à la justice pour qu’elle soit pendue. En chemin, deux hommes se joignent à eux : le major Marquis Warren (Samuel L. Jackson), ex-soldat de l’Union devenu chasseur de primes, et Chris Mannix (Walton Goggins), le nouveau shérif de Red Rock.
Surpris par un blizzard à décorner les longhorns, ils se réfugient dans un relais de diligence. Une « auberge » perdue au beau milieu des montagnes et dont les murs de planches se lamentent sous les assauts du vent. A l’intérieur, quatre hommes venus s’abriter, eux aussi, de la tempête : Bob, dit « le Mexicain » (Demian Bichir), qui s’occupe du relais en l’absence de la propriétaire, Oswaldo Mobray (Tim Roth), le bourreau de Red Rock surnommé « le Court-sur-pattes », Joe Cage (Michael Madsen), conducteur de troupeaux, et un général confédéré, Sandford Smithers (Bruce Dern).
Rien que des « gueules d’atmosphère » qui, coincées entre quatre murs, vont s’engager dans une série de tromperies et de trahisons. Quand la tempête se calmera, pas sûr que tout ce petit monde de brutes et de truands sorte vivant de l’auberge qui tient plus de l’auberge rouge que de celle du bonheur. D’autant plus que parmi eux, il en est un qui n’est pas celui qu’il prétend être…
La taverne de l’enfer ! Après son Django Unchained, Quentin Tarentino, coqueluche au talent de réalisateur surfait, retourne dans l’Ouest sauvage avec ces 8 Salopards dont le scénario, dit-il, lui a été « inspiré » par des séries télés comme Bonanza, Le Virginien et Le Grand Chaparral. Séries dans lesquelles les héros étaient régulièrement pris en otage par une bande de hors-la-loi.
« Qu’est-ce qui se passerait si je tournais un film avec seulement ces derniers personnages ? Pas de héros. Juste un groupe de méchants dans une pièce. (…) Enfermons ces gars ensemble dans une pièce avec un blizzard à l’extérieur, donnons-leur des flingues, et voyons ce qui se passe », explique Tarantino.
Et qu’est-ce qui se passe, justement, dans ce film de plus de trois heures ? Rien. Ou pas grand-chose.
Après un prologue aguichant, on est enfermé dans un huis clos du genre Cluedo enneigé dans lequel les personnages, peu attachants et caricaturaux, débitent et blablatent des dialogues insipides et outranciers qui ne mènent nulle part si ce n’est à l’ennui, pour finir dans un jeu de massacre lorgnant du côté de Reservoir Dog, Une nuit en enfer, voire de The Thing.
Au final, une symphonie (sur une musique d’Ennio Morricone) pour un massacre, peu éclatante.
Pierre Malpouge – Présent