D’après son CV disponible en ligne jusqu’à ce jeudi sur différents sites officiels depuis plusieurs années, le tout nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux serait un “ancien élève” des prestigieuses écoles HEC et l’ESSEC (les deux, vous avez déjà vu ça, vous ?). Pourtant, dans les annuaires de ces deux écoles de commerce, impossible de trouver trace de son passage. Son cabinet reconnaît “une erreur”…
Alors comment expliquer que cette “méprise” se soit retrouvée dans trois CV publics du nouveau ministre ? “C’est une personne qui a mal interprété les diplômes de Bruno Le Roux sur un premier site. Les autres biographies n’ont fait que copier-coller”, croit savoir ce collaborateur du ministre hollandais. “Sans doute” un ancien collaborateur parlementaire, passé par le cabinet de Bruno Le Roux “il y a une législature, une législature et demie”, ajoute-t-il.
De son côté, le groupe socialiste explique, embarrassé, ne pas avoir vérifié les éléments de cette biographie transmise “officiellement”. Par qui ? “Son secrétariat”, commence par dire le responsable, avant de se rétracter : “Enfin, non, je ne sais plus”. L’ancien patron du groupe PS serait donc victime d’un collaborateur un peu trop zélé !
Cette version de la “mauvaise interprétation” n’est pas sans poser d’autres questions : comment cette information erronée a pu figurer pendant sept ou huit ans sur le site du député sans que personne ne s’en aperçoive et au premier chef Bruno Le Roux ? Jusqu’à ce jeudi en tout cas, puisque l’information a été rapidement supprimée de son site web. ‘”Je ne sais pas”, confie la personne au bout du fil, avant d’ajouter ironiquement que “si c’est si important, on va faire une enquête”. Ou un audit, comme on l’enseigne dans les écoles de commerce ?
Le caractère mythomane du personnage est confirmé un peu plus loin :
Entre 2007 et 2012, Bruno Le Roux se rend chaque année dans le collège Roger Martin du Gard d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où il a lui-même étudié, pour raconter son parcours à des élèves de troisième. Caroline Bernard, alors professeur d’histoire-géographie au sein de l’établissement, se souvient auprès de Marianne l’avoir toujours entendu affirmer qu’il était un ancien de HEC. “L’une des premières questions posées par les élèves, c’était tous les ans ‘combien vous gagnez””, se rappelle l’enseignante. Elle a gardé en mémoire la réponse rituelle de Bruno Le Roux : “Il donnait le montant de ses revenus et ajoutait : ‘Attention, moi, j’ai fait HEC, et quand je revois mes anciens camarades, je vois bien que c’est pas moi qui gagne le plus d’argent'”. A cette époque, Bruno Le Roux n’avait pas besoin d’un collaborateur trop zélé pour enjoliver son CV.
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