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Adapté du manga de Kuno Fumiyo, le film suit la jeune Urano Suzu, née en 1926 à Hiroshima. A 18 ans, elle est demandée en mariage et va vivre dans sa belle-famille à Kure, ville qui dispose d’un port militaire. La guerre s’installe et le quotidien devient de plus en plus difficile pour Suzu. Malgré cela, la jeune femme garde une certaine joie de vivre. Gestion de la maison, ravitaillement, vie de famille et de couple… autant de paramètres à prendre en compte dans ces conditions difficiles qui ne semblent pas s’améliorer avec les premiers bombardements.
L’action du film se déroule donc sur une longue période, entre 1933 et l’automne 1945, soit quelques mois après le bombardement d’Hiroshima. Le spectateur suit le quotidien de Suzu, campagnarde parmi tant d’autres dans ce recoin du monde. Jeune fille étourdie, à l’instar de l’héroïne de Mai Mai Miracle, elle vit un peu dans son monde, mêlant réalité, parfois dure car le pays est en guerre, et rêve, notamment par le biais du dessin, art dans lequel elle excelle. Dès sa plus tendre enfance, Suzu navigue entre ses tâches quotidiennes et le monde tel qu’elle l’imagine. Des scènes font inévitablement penser aux films de Miyazaki Hayao, par exemple celle où elle raconte à sa sœur qu’elle s’est faite enlever par un géant qu’elle a réussi à endormir en lui demandant de regarder à la jumelle, qu’elle avait préalablement recouverte d’un dessin de ciel étoilé ; ou celle où elle pense avoir rencontré un fantôme affamé chez ses grands-parents. Certaines ont une explication rationnelle (le fantôme est en réalité une enfant pauvre, que Suzu retrouvera par la suite), d’autres non. Le spectateur est donc plongé dans ce monde quasi-fantastique et ce, jusqu’à la fin. Toute scène de la vie quotidienne est prétexte à une réinterprétation artistique, même lorsque le ciel se remplit d’avions et de bombes. Suzu avoue elle-même lors d’une attaque aérienne : « si seulement j’avais un pinceau ». Rarement une scène de guerre n’aura été vue dans un film d’animation sous cet angle, les bombardements se transformant peu à peu en tâches de peinture multicolores.
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