Il y aurait beaucoup à dire sur le numéro de septembre de la revue L’Histoire, dont le « Dossier » principal s’intitule « La fin des légendes – La Guerre d’Espagne » (1). Mais du moins le mythe des milliers de morts dans Guernica le 26 avril 1937 est abandonné ! C’est une première dans la « grande » presse française. Le Monde continue à parler de milliers de morts… Il y en a eu 126.
Comme il est difficile d’abandonner un mythe d’un seul coup, L’Histoire maintient la légende du « jour de marché » (en réalité, le marché avait été annulé) et masque les objectifs militaires de l’attaque par des aviateurs italiens et allemands : Guernica était un point de passage des troupes républicaines en retraite, et comptait trois usines d’armement. Pour avoir une idée un peu exacte de la question, on consultera la notice du Wikipedia espagnol (Bombardeo de Guernica), plutôt que la notice française, solidement verrouillée. On y apprendra par exemple qu’il y a eu peu de victimes parce que Guernica, objectif militaire reconnu, ville en guerre (et non paisible village rural), était truffée d’abris.
Autre surprise pour les lecteurs de L’Histoire : la « comptabilité serrée » (par le régime franquiste après la guerre) des tués dans le clergé n’était pas fantaisiste, elle ! 7 114 personnes, dont 12 évêques, 4 184 prêtres, 2 635 moines, 283 religieuses. Les voyageurs de Présent leur rendront hommage le 18 octobre à la Vallée de Los Caidos (tél. Odeia, 01 44 09 48 68).
François Lecomte – Présent
(1) La revue (le numéro : 6,40 euros) n’appartient plus aux éditions du Seuil, mais au groupe Sophia dirigé par Thierry Verret et Maurice Szafran. La bibliographie est à sens unique (Hemingway, mais pas Dos Passos, etc.). A noter que la rédaction a tenu à faire soumission au lobby LGBT en programmant dans le même numéro un article sur « la négligence des évêques au Moyen-Age, de la faute au crime ». Prétexte pour citer… Mgr Barbarin « visé par plusieurs plaintes » ! Il a osé parler à la radio contre le « mariage » homosexuel, et même manifester dans la rue ; aucun média ne sera négligé pour l’abattre.