Après avoir tergiversé pendant trois ans, la Commission européenne a fini par publier une partie de ses notes de frais pour ses déplacements. La publication fait un tollé : la Commission a dépensé près de 500 000 livres (555 000 euros) pour couvrir les déplacements de ses membres, rien qu’en janvier et février 2016, note The Daily Telegraph.
Ce qui a fait grimper les frais, ce sont les déplacements en jet privé. Ainsi, le président de la Commission, “Jean-Claude Juncker, a dépensé 24 000 livres [26 000 euros] pour un déplacement à Rome”, et Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission, “avait fait une note de frais de 67 000 livres pour une visite à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan”. Et ces coûts ne représentent probablement “que le sommet de l’iceberg, car l’UE refuse toujours de publier les notes de frais sur toute l’année, officiellement parce que la publication représente ‘une tracasserie administrative’”, ajoute le quotidien.
Le journal précise que “le code de conduite de la Commission permet l’utilisation d’avions affrétés s’il n’y a pas de vols commerciaux disponibles, si ceux-ci ne conviennent pas à l’agenda du commissaire ou pour des raisons de sécurité”.
Ce début de transparence s’est fait grâce à Access Info Europe, une ONG qui “défend et promeut l’accès à l’information en Europe”. Sa première demande de publication des notes de frais remonte à mai 2014.
“Jet-set Juncker”
“Ce qui est encore plus inquiétant que les notes de frais en soi, c’est que l’UE ne s’est pas sentie obligée de les publier”, considère le Telegraph dans un éditorial. Et c’est là “le problème fondamental de l’UE”, selon le journal :
L’UE ne comprend pas ce que rendre des comptes veut dire. La raison est évidente : elle n’est pas soumise à la pression démocratique. Les Commissaires européens non élus qui abusent de leurs privilèges n’ont pas à craindre d’être chassés de leur poste par des électeurs en colère.”(…)
“Du mépris pour les citoyens”
“Juncker et ses camarades eurocrates non élus n’ont que du mépris pour les simples citoyens européens”, fustige de son côté le Daily Express. Le tabloïd britannique, très anti-UE, souligne que le scandale est double :
Non seulement [la Commission européenne] gaspille l’argent des contribuables pour financer des bureaux chics, des salaires et des retraites exorbitants et des déplacements où toute dépense est permise, mais en plus elle a l’audace de cacher les sommes.”
Le journal en profite pour saluer le Brexit : “Quel soulagement de pouvoir échapper aux griffes de ces bureaucrates avides de pouvoir et de récupérer l’autonomie gouvernementale.” (…)