C’est une petite surprise Kinder que révèle l’association indépendante allemande Foodwatch. L’ONG, qui défend les droits des consommateurs, a fait analyser 20 produits alimentaires “snacks” en laboratoire, des chips aux barres chocolatées. Verdict : trois d’entre eux contiennent des niveaux inquiétants d’hydrocarbure d’huiles minérales (MOH). Une substance chimique qui peut être cancérogène si elle est ingérée en trop grande quantité, selon l’Autorité de sécurité alimentaire européenne (EFSA).
Parmi les produits incriminés : les barres chocolatées Kinder Chocolat et Kinder Maxi de la marque italienne Ferrero. Foodwatch Allemagne a demandé des analyses sur des produits achetés dans les supermarchés allemands mais Foodwatch France nous a confirmé que les Kinder Chocolat et Kinder Maxi visés sont bien susceptibles d’êtres vendus chez nous.
Car ce sont bien les emballages qui posent problème. La substance chimique dénoncée par Foodwatch, les MOH, est utilisée par l’industrie agroalimentaire pour les confectionner et lubrifier les machines des chaînes de production. Quels sont les dangers pour notre santé ? L’ONG allemande se réfère à un avis de l’autorité compétente, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). Depuis 2012, elle classe les MOH comme potentiellement “cancérogène et mutagène”.
Mais “l’impact potentiel des MOH sur la santé humaine varie largement ; les MOH dits “aromatiques” peuvent agir comme des cancérogènes génotoxiques (c’est-à-dire qu’ils peuvent endommager l’ADN, le matériel génétique des cellules, et également provoquer le cancer), tandis que certains MOH “saturés” peuvent s’accumuler dans les tissus humains et induire des effets indésirables pour le foie.”
C’est pourquoi l’EFSA ne détermine aucun taux à partir duquel la substance peut être toxique pour l’organisme. Et c’est bien là ce que dénonce l’ONG : “les industriels agissent de façon négligente, explique Johannes Heeg de Foodwatch Allemagne. Mais au lieu d’avertir les consommateurs et de retirer les produits dangereux, ils se rassurent en se disant que tout est légal. C’est absurde parce que ce sont eux qui empêchent qu’une limite maximum soit fixée depuis des années.” Pour protéger les plus petits, friands de ce type d’en-cas, Foodwatch invite à arrêter d’en acheter.