Chaque soir à 20h, il nous faisait vibrer en nous racontant le monde, qui se déroulait devant nos yeux tandis qu’on dévorait un steak de la mer avec des nouilles. Après Pernoud, Leymergie, c’est Pujadas qui se fait sortir, notre Pujadas, qui était dans son fauteuil depuis 2001, il a les fesses totalement atrophiées. Il est arrivé le 3 septembre 2001 au JT, en se disant “Maintenant que j’ai le bureau du chef, je vais glander”, paf, 8 jours après, il y a le World Trade Center, puis la guerre en Irak, Daech, la Lybie, Hollande en rut à scooter et l’élection de Trump, il est rincé.
Pujadas, c’était cette coupe de cheveux mythique, dite de Playmobil, qu’il a fixée enfant à la colle à bois et qui n’a plus bougé depuis, même s’il s’était mangé un coup de grisou dans une mine chinoise ou avait mis sa tête contre le bas du dos de Robert Butagaz, le pétomane de l’extrême, il y a pas une mèche qui aurait changé de place. Mais Pujadas, c’était aussi un type dur, qui a été jusqu’à lâcher Christine Angot sur Fillon, parce que les combats de chien sont interdits, mais sinon il le jetait dans un enclos à pitbulls.
Une vie de souvenirs émus
Jeudi, Pujadas fait son journal en pensant à des choses drôles, comme le parcours des joueurs français à Roland-Garros, pour ne pas pleurer. Quand soudain, Nathalie Saint-Cricq, la dame qui lors du débat Macron-Le Pen avait parlé en tout 7 secondes et 10 centièmes, un record, c’est Nelson Monfort qui l’avait débriefée, déboule, avec François Lenglet, le type à voix douce qui arriverait à faire pioncer un gosse en lui lisant le nom des valeurs du Cac 40, c’est le bonze de l’éco. Ils parlent à Pujadas de lui, en lui disant qu’il est super, hors norme, et que si Batman avait refusé le job, c’est lui qui sauverait le monde en slip de latex.
Un magnéto part, où on voit Pujadas avec Al-Assad, Poutine et Kadhafi, il a passé sa vie entouré de psychopathes, Jodie Foster dans le Silence des Agneaux à côté c’était Petit Ours Brun qui apprend à faire ses lacets. Toute une vie de souvenirs émus.