Périco Légasse, vous connaissez ? Le journaliste et critique gastronomique, accessoirement époux de Natacha Polony. On peut apprécier ses « croisades » contre la malbouffe, sa dénonciation des scandales alimentaires et sa défense d’une certaine authenticité, notamment dans ses chroniques dans le journal Marianne ou ses émissions de télévision et de radio. « Origine, tel est le mot clé de notre propos, non pas dans le sens d’une quelconque supériorité mais dans celui de la différence et de l’authenticité », écrivait-il en 2012 sur son blog hébergé par Marianne, et ceci pour défendre « une certaine idée du goût de la France ». On ne peut qu’applaudir.
Mais Périco Légasse, à la différence des critiques gastronomiques d’antan, refuse de se laisser enfermer dans sa cuisine. Il est ainsi un défenseur acharné de la laïcité, face à la montée de l’islamisme. En témoigne une tribune écrite au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo. « Liberté, égalité, fraternité et laïcité. Il faudra ajouter cette quatrième dimension au fronton des valeurs de la République en refusant toute concession à ceux qui, voulant assimiler cette clé du vivre ensemble à un intégrisme, font le jeu des xénophobes et arment le bras du terrorisme islamique. » Il ajoutait que la laïcité est « le ciment du socle sur lequel repose notre cohésion nationale », n’hésitant pas à évoquer ce slogan, parodié du fameux « La liberté ou la mort » : « La laïcité ou la mort ». Pour Légasse, « la laïcité est le véritable terreau de l’identité nationale ».
Pas étonnant, alors, que notre gastronome de la laïcité, à l’occasion des fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans, ait fait cette déclaration sur CNews : « Je trouve que la symbolique est très forte d’aller chercher quelqu’un, justement, qui est métis. Ce que j’aimerais, c’est que ce symbole aille plus loin… Qu’on ait même éventuellement… une musulmane qui soit un jour l’incarnation de Jeanne d’Arc. Et que, lorsque nous serons attaqués sur notre territoire par des gens qui veulent détruire la France, qui veulent détruire la République, qui veulent porter atteinte à nos valeurs, et bien que des milliers et des centaines de milliers de Jeanne d’Arc, d’origine non française qui sont aujourd’hui françaises à part entière, d’une autre culture, sortent avec nous dans la rue avec nous… pour dire : eh bien, non, ce n’est pas ça, l’islam, ce n’est pas ça, le Coran. Nous avons la France en priorité. Nous appartenons à une seule nation… et nous sommes tous des enfants de la République. » ( vidéo 36’30)
Périco Légasse, qui se pique de produits et de cuisine authentiques, n’hésite donc pas à nous proposer une France frelatée et « revisitée », comme on dit dans les restaurants branchés. Car si Jeanne n’est pas chrétienne, elle n’est pas Jeanne d’Arc. Si Jeanne n’entend pas les voix de l’Archange, de sainte Catherine, de sainte Marguerite, elle n’est pas Jeanne d’Arc. Si Jeanne n’a pas la ferme volonté d’aller faire sacrer le gentil dauphin, c’est-à-dire qu’il devienne l’oint du Seigneur, elle n’est pas Jeanne d’Arc. Jeanne d’Arc ce n’est pas Jeanne Hachette. Ce n’est pas Olympe de Gouges. Ce n’est pas Marie Curie. Jeanne d’Arc, c’est l’héroïne – ça plaît ou ça ne plaît pas, mais c’est un fait – qui rappelle que la France est profondément enracinée dans la chrétienté. La laïcité est peut-être le ciment du socle sur lequel repose notre cohésion nationale, comme le dit Périco Légasse. Mais ce socle trouve ses fondations dans deux mille ans de chrétienté.
Jeanne peut être blanche, noire, jaune. Tout ce que vous voulez, même d’une couleur qui n’existe pas dans l’arc en ciel ! Mais Jeanne ne peut être que chrétienne.
Georges Michel – Boulevard Voltaire