Il y a visiblement des fautes professionnelles qui s’avèrent profitables dans une carrière. C’est en tout cas ce que laisse à penser la direction de l’INA, qui vient de nommer Agnès Chauveau comme conseillère. Ancienne directrice de l’école de journalisme de Sciences Po, celle-ci avait été accusée de plagiat par le site @rrêt sur Images en novembre dernier. Après avoir passé ses chroniques sur France Culture au filtre d’un logiciel anti-plagiat, l’équipe de Daniel Schneidermann avait en effet constaté de nombreuses reprises sans qu’aucune source ne soient citée.
Sciences Po avait alors placé Mme Chauveau en congé provisoire le temps de l’enquête, avant de la remercier fin janvier. « J’oublie de citer certains papiers, mais ce n’est jamais volontaire et je rectifierai chaque fois que ça pose problème », s’était-elle justifiée, arguant qu’elle n’avait « pas le temps de citer à l’antenne toutes (ses) sources ».
Malgré cette affaire peu glorieuse, l’Institut National de l’Audiovisuel a cependant jugé opportun de nommer le 1er avril cette dernière comme « déléguée à la stratégie éditoriale et éducative, membre du comité exécutif ». « Elle aura pour mission de superviser et de piloter le développement d’une politique éditoriale et éducative innovante », a indiqué l’Institut.
Étant donné sa date de nomination, on aurait pu penser à une mauvaise blague de la part de l’INA. Pourtant, cette nomination est tout à fait réelle. Dans les institutions publiques, la bonne conduite et la déontologie ne sont pas toujours nécessaires à l’ascension sociale.