Par Edmond Furax
Dear white people est un film américain qui vient d’arriver sur nos écrans. Il narre la vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse, organisée par des étudiants blancs, va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de très méchants blancs… Jusque là rien de très nouveau.
Aux Etats-Unis, l’on parle de Blackness… E t voilà qu’en France surgit l’Afropéen… Etre afropéen ou afropéenne, c’est être noir mais être né en Europe ou y avoir grandi. Ce mot-valise surligne une multi-appartenance culturelle. En évoquant un continent, l’Europe, non un pays, l’afropéanité se veut dépasser les frontières nationales pour créer une toute autre identité. Laquelle? Ce terme désigne aussi la condition particulière des Noirs européens dans un espace majoritairement blanc… Quel est le point commun entre un fils de diplomate nigérian élevé à Londres, anglophone, musulman, qui a fait tour des plus belles capitales européennes, pour retrouver régulièrement ses parents et un fils de parents immigrés clandestins, béninois et animistes, parlant à peine le portugais et vivant dans un village en peu perdu?
Pour l’heure, Afropéen est encore circonscrit à la sphère culturelle. Récemment s’est tenu à Paris la première édition du festival AfricaParis, festival de l’afropéanité où artistes, créateurs, universitaires, étaient invités à promouvoir ce nouveau concept, dont les médias devraient rapidement s’emparer et se gargariser, tant les journalistes-propangadistes y écrivant, généralement sous-équipés en vocabulaire, sont friands de nouvelle terminologie improbable. C’est ainsi que nous avons vu surgir récemment: manipulatoire, appartement conspiratif, divortialité… Alors à quand l’asiapéanité pour les Asiapéens et l’arabopéanité pour les Arabopéens?
