Cette semaine, Marianne publie donc un dossier de douze pages décryptant les relations diplomatiques et économiques de la France avec l’Arabie Saoudite. A la lumière de plusieurs documents exclusifs que nous révélons, notamment des télégrammes diplomatiques, l’instrumentalisation de la France par le royaume saoudien pour faire pression sur l’administration Obama sur le dossier syrien est manifeste.
Nous publions notamment le compte-rendu d’une rencontre secrète au printemps 2013 entre plusieurs diplomates français et le Prince Bandar ben Sultan, ancien chef des services extérieurs du royaume saoudien, qui flatte alors ses interlocuteurs français en rappelant que la position de la France sur la Syrie « est très appréciée et que Sa Majesté a été impressionné par le courage du président Hollande ». Lors de cette rencontre, le chef des services secrets saoudiens de l’époque évoque avec détails le financement et l’armement des rebelles syriens par l’Arabie Saoudite. Sans susciter de grandes interrogations côté français…
Pour autant, les autorités françaises ont préféré se préoccuper de conclure plusieurs grands contrats entre des entreprises françaises et l’Arabie saoudite. Espérant récupérer quelque 30 milliards d’euros de contrats en début de quinquennat, les déconvenues de cette « diplomatique économique » ont pourtant été particulièrement nombreuses, et au final, bien peu de signatures ont abouti. Une situation qui ne risque pas de s’arranger si l’on en croit deux circulaires royales, que Marianne s’est procurées, imposant des coupes budgétaires drastiques au royaume de l’or noir, alors que le prix du baril de brut ne fait que chuter sur les marchés internationaux…