« Du haut de ses 26 ans, sous la pression médiatique, Alexandre Benalla en aurait remontré, par sa maîtrise, à tous ces jeunes hauts fonctionnaires qui sortent de l’ENA avec encore du lait dans le nez« , nous confie Alain Minc, qui a trouvé » éblouissant » le grand oral un peu particulier de l’ex-garde du corps au Sénat. L’auteur de Voyage au centre du « système » met dans le même sac Alexandre Djouhri, cet intermédiaire réputé proche de Nicolas Sarkozy, réfugié à Londres, qui, selon lui, « est supérieurement intelligent et serait plus performant que beaucoup de patrons du CAC 40« .
Un peu comme jadis le parrain du capitalisme Ambroise Roux, découvreur et soutien de Bernard Tapie, Minc admire le talent, surtout s’il sort des sentiers battus. « Un directeur d’école aurait dû repérer Djouhri et Benalla, s’occuper d’eux, ils auraient suivi la filière d’excellence française : l’un aurait fait Polytechnique, l’autre l’ENA. Mais, comme le système ne les a ni repérés ni reconnus, pour réussir, ils ont pris les tangentes. » Alain Minc conseille à ses clients grands patrons de découvrir et mettre à leur service les nouveaux Benalla, « avant qu’ils ne partent en zone sombre« .