Même si officiellement ce fait n’est que peu évoqué, on peut considérer que Louis XIX a bien régné sur la France. En effet, lorsque Charles X signe son abdication le 2 août 1830, son fils signe l’acte de renoncement à la couronne. Or, entre le moment de l’abdication de son père et la signature de son acte de renoncement, vingt minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles, il fut officiellement Louis XIX. Ces vingt minutes font de lui le roi ayant régné durant le laps de temps le plus court (Jean Ier a pour sa part régné cinq jours).
Aîné des Capétiens et « chef de la maison de France » (1836-1844). Lors des évènements des Trois Glorieuses, il a été un très éphémère roi de France durant vingt minutes très exactement, sous le nom de Louis XIX entre l’abdication de son père et la sienne en faveur de son neveu. Il s’exile avec le titre de courtoisie de « comte de Marnes » et devient l’aîné des Capétiens et « chef de la maison de France » (1836-1844). Il fut colonel général des cuirassiers et dragons, Grand-Amiral de France et Généralissime de l’armée d’Espagne.
Né le 6 août 1775 à Versailles, il est le fils aîné de Charles X de France (1757-1836) et de son épouse Marie Thérèse de Sardaigne (1756-1805), de la maison de Savoie. Il est titré à sa naissance duc d’Angoulême par Louis XVI de France.
Il émigre le 13 juillet 1789 avec son père, et rejoint l’armée de Condé en 1792 financée pour grande part par le gouvernement britannique.
Le 10 juin 1799, il épouse au château de Mittau (Russie) sa cousine germaine Marie Thérèse de France (1778-1851), fille de Louis XVI. Le couple n’eut pas d’enfants.
Le duc d’Angoulème combat en Espagne aux côtés de Wellington en 1814. Il rentre en France à la Restauration.
En mars 1815, il est en voyage officiel à Bordeaux quand il apprend le débarquement de Napoléon à Golfe Juan. Il milite alors avec son épouse pour les royalistes pour empêcher le ralliement de Bordeaux à l’ex-empereur. Toutefois, il échoue et se voit contraint d’émigrer quinze jours après Louis XVIII, le 3 avril 1815 dès le début des Cent-Jours. Il réclame à Donzère l’exécution de la convention de La Palud à Grouchy, qui en réfère à Napoléon. Sur l’ordre exprès de ce dernier, le général Radet arrête le duc et l’envoie à Sète.
En 1823 il conduit la victorieuse Expédition d’Espagne, qui gagne la bataille du fort du Trocadéro, s’empare de Cadix et restaure, en monarque absolu, Ferdinand VII d’Espagne.
À l’avènement de son père Charles X en 1824 il devient dauphin de France.
Son père Charles X abdique le 2 août 1830 en faveur de son petit-fils Henri d’Artois (1820-1883), abdication contresignée par Louis-Antoine de France qui déclare renoncer à ses droits en faveur de son neveu (d’après Blanche-Joséphine Le Bascle d’Argenteuil dans ses Souvenirs, Charles X eut du mal à convaincre son fils de signer). Le prince Louis prend alors le titre de « comte de Marnes ».
À la mort de son père à Göritz (Autriche) le 6 novembre 1836, Louis-Antoine de France devient l’aîné des descendants de la famille royale selon la tradition de primogéniture male.
À sa mort en exil à Göritz, le 3 juin 1844, son neveu, Henri d’Artois (1820-1883) succède comme aîné des Capétiens et « chef de la maison de France » sous le nom d’« Henri V ».
Il est enterré à Nova Gorica, en Slovénie.