En Chine, tous les moyens sont bons pour mettre au pas la société civile. Pressions, arrestations et même disparitions : depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, des opposants au régime se volatilisent chaque mois dans le pays. Parfois sans aucune forme de procès, ils sont envoyés dans des prisons secrètes où ils peuvent rester enfermés des mois, voire des années, sans que personne ne sache jamais ce qui leur est arrivé. Enquête sur ces disparus du pouvoir. Le 9 juillet 2015, près de 300 avocats et défenseurs des droits de l’Homme en Chine ont été arrêtés, interrogés et emprisonnés. Certains ont échoué dans des “prisons noires”, des lieux introuvables, complètement coupés du monde extérieur, pour y être détenus en secret. Ce vaste coup de filet, qui visait tous ceux qui dénonçaient et s’attaquaient aux dérives autoritaires du Parti communiste chinois, a été baptisé “l’incident 709”. Certains spécialistes affirment qu’il s’agit du pire coup porté par le régime chinois à la société civile après les évènements de la place Tiananmen, le 4 juin 1989. Depuis, certains activistes de “l’incident 709” ont été relâchés, mais d’autres ont à leur tour été happés par la machine totalitaire du gouvernement chinois, parfois même au-delà des frontières du pays. À l’issue de trois mois d’enquête, des victimes de ces purges, des familles de disparus et les rares activistes qui défendent encore la démocratie en Chine ont exceptionnellement accepté de nous raconter, face caméra, les enlèvements, le harcèlement, la torture dont ils sont ou ont été victimes. Reportage sur la trace des disparus et auprès des activistes que la Chine de Xi Jinping rêve de voir réduits au silence :
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