A Brétot, l’on parle normand, à Brestot, l’on parle français!

C’est officiel. Depuis samedi, Brestot s’est doté d’une double signalétique pour son entrée de village. Dorénavant, « Brestot » en français côtoie « Brétot » en langue normande. Et plus d’excuses pour les non-initiés qui prononçaient le « s » muet !

C’est sur l’initiative de l’association La Chouque, avec la participation de l’association Sauvegarde et valorisation du patrimoine de Brestot, que la commune a inauguré ses panneaux d’entrée de commune en langue normande. « Quand nous avons rencontré le conseil municipal, il y a deux ans, pour présenter et proposer cette signalisation bilingue français/normand, nous ne pensions pas que ce projet original se concrétiserait aussi rapidement », se réjouit Pascal Grange, président de La Chouque.

« En mettant en valeur une signalétique en langue normande vous permettez à chacun de nous de se réapproprier une culture régionale parfois oubliée, mais jamais très loin, poursuit le président. Une langue parlée et écrite depuis le XIIe siècle, à l’origine du français et de l’anglais, malheureusement classé par l’Unesco comme « une langue sérieusement en danger ». »

De son côté, le maire de Brestot, Jean-Michel Ollivier, qui « n’est pas normand mais fier d’habiter la région. On peut se tourner vers l’avenir si on sait d’où on vient. On a besoin d’un ancrage local. Aujourd’hui, c’est important dans l’organisation des nouveaux cantons et des nouvelles communautés de communes. C’est important qu’il y ait des signes montrant que nous sommes attachés à notre territoire rural. »

Pascal Grange souhaite que cette initiative pionnière, permettant d’affirmer une « normanditude », permette à d’autres élus de l’Eure de donner les clés de ce patrimoine à un large public. Et pour rester dans le ton en cette période de vœux, l’association La Chouque a déclamé un texte savoureux sur la galette. « Pou’finin eul inaugurâchion, j’vo dis : à bétôt, pis du mius ! », a conclu Pascal Granger.

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