C’est un immense artiste dont on ne parle plus. Il y a très peu de vidéo sur lui ou son oeuvre. La dernière rétrospective qui lui fut consacrée fut au musée Carnavalet en 2008. Certes c’est aujourd’hui un monsieur d’un âge certain car Edmond Kirazian, d’origine arménienne, est né au Caire le 25 août 1923, où il passa son enfance et son adolescence.
Passionné par le dessin, Kiraz commence son œuvre artistique très tôt et publie ses premiers dessins à caractère politique à l’age de 17 ans, pour des journaux comme « Image », « Parade », la « Réforme d’Alexandrie » ou dans « Al Moussavar», sous le nom de « Kiraz ».
Kiraz arrive du Caire à Paris en 1946 et commence par dessiner pour le journal « La Bataille » (1950-51). Il continuera par la suite dans le « Rouge et le Noir » (1951-52), « Samedi Soir » (1952-54), et « Ici Paris » (1955-59) où il réalise des planches pour la rubrique intitulée « Carnets de Belles ». Dans cette période d’après-guerre Kiraz fréquentera des dessinateurs comme Peynet, Effel, Bellus, Faizant, Bosc, Chaval, Aldebert, Dubout…
Marcel Dassault qui avait remarqué ses dessins dans Ici Paris, lui demande en 1959 de créer en exclusivité pour son hebdomadaire « Jour de France », qu’il vient de créer, une rubrique intitulée « Les Parisiennes ». C’est la naissance de ses fameuses jeunes femmes mutines, élégantes, ingénieuses ou malicieuses et intemporelles. Jusqu’en 1987, Kiraz produira à concurrence de deux pages noir et blanc et une page couleur par semaine, soit près de 25 000 dessins.
Si Jours de France a définitivement fait la réputation de Kiraz, « les Parisiennes », continueront à séduire non seulement en France via des revues comme « Gala », « Paris Match », « Vogue » ou « Glamour » mais également étrangères comme « ABC hebdomadaire , « Hola » en Espagne, « Grazia » en Italie etc.
Depuis 1970, à la demande expresse de Hugh Hefner, ses « Parisiennes » paraissent chaque mois dans « Playboy ».
Kiraz publiera des albums à partir des années 50.
Les campagnes publicitaires utilisant les Parisiennes sont innombrables : de « Perrier » à « Canderel » en passant par le « Loto », « Parker », « Renault », « Scandale », « Gaston De Lagrange », « Monoprix » « Nivea » et la marque « Serendipity » à Sony Plaza au Japon.
Pour les plus « fans », il faut également rappeler les « poupées » mannequins à l’effigie de ses dessins, fabriquées par Birgé-Jopo en 1967, ou la couverture de dizaines de livres illustrées par une Parisienne.
Les toiles que Kiraz a peintes de ses Parisiennes ont été exposées dans plusieurs galeries en France et à l’étranger.
Bibliographie
Lissy, Diogènes, 1954
Carnet de belles, Pulcinella, 1959
Les Parisiennes, Denoël, 1963
Les Parisiennes au volant, Denoël, 1966
La Parfaite Secrétaire11, Denoël, 1967
Parlez-moi de moi : les Parisiennes, Denoël, 1973
Sonate à quatre mains, Filipacchi-Denoël, 1978
Les Femmes de Kiraz, Plon, 1985
Les Parisiennes se marient, Assouline, 1994
Je les aime comme ça, Denoël, 2000
Jamais le premier soir, Éditions Denoël, octobre 2001
Kiraz dans Playboy, Éditions Denoël, octobre 2002
Elles et moi, Éditions Denoël, octobre 2003
Mini drames, Éditions Denoël, octobre 2005