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Plus d’un demi-siècle après sa création, Bambi n’a rien perdu de sa fraîcheur. Et, comme lorsque j’avais cinq ans, je continue de me régaler des facéties de Thumper (le lapin Panpan) et de Flower (le putois Fleur), et de verser une larme quand meurt la maman biche.

Venant après Blanche-Neige, Pinocchio, Fantasia, et sorti en même temps que Dumbo, ce film, plus réaliste, marqua un tournant dans l’œuvre de Disney. Bien sûr, le hibou de l’histoire est présenté comme un pote des lapereaux alors que, dans la réalité, il les boulotte… Mais le rêve passe et repasse : les promenades de Bambi, si petit, si frêle, aux côtés de son père, si grand, si fort, la tendresse de la biche pour son enfant…

Des générations d’enfants – et d’adultes – devinrent aussitôt des fans du faon. Mais, en ce qui me concerne, c’est quand la maman de Bambi est tuée que j’ai compris que les hommes ne sont pas des braves types.

Déception, à la sortie du film, des critiques déroutés par les aspects naturalistes d’une histoire qui, à la différence des autres dessins animés, ne se situait pas dans un cadre fantastique.

Encore que… Car l’apparente sérénité de la forêt de Bambi et le lyrisme grandiloquent de certaines séquences ne masquent pas l’inquiétude latente : au détour d’un chemin, le petit faon croiserait-il la sorcière de Blanche-Neige qu’on n’en serait pas plus étonné que ça.

Alain Sanders – Présent

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