4 500 catholiques se sont retrouvés jeudi soir dans “une cathédrale de Paris archicomble”, selon les termes de la chaîne KTO, pour méditer la Passion du Christ et vénérer la “Sainte Couronne ». « Nous ne sommes pas venus ici pour faire une manifestation, nous sommes venus ici le cœur débordant d’amour”, a précisé le Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, à l’intention des participants et des médias. Reportage.
Christianophobie. “Il s’agit de répondre de manière évangélique, pacifique” aux provocations et aux injures contenues dans la pièce Gólgota picnic, déclare aux Nouvelles de France le Père Jean-Benoît Casterman, prêtre de la Congrégation Saint Jean. Le petit gris explique la “montée de l’antichristianisme” dans les pays occidentaux par le fait que “l’Europe est un peu comme un adolescent, en révolte contre ses parents” :
Croisée sur le parvis Jean-Paul II, Frigide Barjot explique aux Nouvelles de France son désaccord avec les prières publiques organisées par l’Institut Civitas :
Débat. L’humoriste catholique raconte sa rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Jean-Michel Ribes, le directeur du Théâtre du Rond-Point, et réclame de ses vœux la tenue d’un débat :
Nous croisons une sœur âgée de 86 ans. Elle s’est occupée de malades toute la journée mais a souhaité “répondre à l’appel du Cardinal”, malgré la fatigue.
Police. Du côté du Théâtre du Rond-Point, justement, la mobilisation des forces de l’ordre est impressionnante : une centaine de véhicules (certains garés jusque sur l’esplanade des Invalides) et 800 hommes (selon l’AFP) !
Environ 150 catholiques, dont Frigide Barjot, Mgr Nicolas Brouwet, Michael Lonsdale, Jacques de Guillebon ou encore le blogueur “Koz” se sont rassemblés un peu plus tôt pour déposer des roses blanches devant le théâtre. “Nous demandons que notre foi ne soit pas tournée en dérision” a notamment déclaré l’évêque auxiliaire de Nanterre.
Satanisme. Vers 22h, la “procession de réparation” organisée par l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est arrivée à proximité du Théâtre du Rond-Point. Très encadrée par les forces de l’ordre, elle a rassemblé quelques 500 fidèles et s’est conclue par un discours de l’abbé Régis de Cacqueray. “Ce soir, nous voulons arracher le masque de cette libre-pensée que vous affichez”, a-t-il déclaré à l’intention de ceux qui promeuvent “l’anti-art contemporain” et qui “[invitent] au suicide”. Le supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie X a vu derrière les pièces Sur le concept du visage du fils de Dieu de Romeo Castellucci et Gólgota picnic de Rodrigo García une manifestation “satanique”. Il a ensuite récité une prière d’exorcisme :
Châtiment. Interrogé par Nouvelles de France, l’abbé Xavier Beauvais justifie la tenue de cette procession et se montre très critique envers l’initiative du Cardinal André Vingt-Trois. Il prévoit de revenir “tous les soirs” où sera jouée la pièce Gólgota picnic pour “peut-être obtenir que le théâtre s’écroule d’un seul coup. Je ne sais pas. Le Bon Dieu peut faire beaucoup de choses” :
L’Institut Civitas a déposé en préfecture une manifestation chaque soir devant le Théâtre du Rond-Point. Une “manifestation nationale contre la christianophobie” est par ailleurs organisée dimanche 11 décembre à 14h, place de l’Alma. Une contre-manifestation aura lieu le même jour à 15h, place Saint-Michel.
PdB et EM
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