En menant des fouilles préventives avant la construction d’un centre d’affaires, des archéologues ont découvert un site préhistorique « exceptionnel » car témoin du changement climatique entre le paléolithique final et le mésolithique.
Environ 200 000 silex et 400 pointes de flèches ont été présentés, mercredi, par des archéologues à Angoulême, fruit des fouilles menées ces derniers mois dans le quartier de la Gare et qui ont fait émerger un site archéologique qualifié d’« exceptionnel ».
« Il est exceptionnel de par son emplacement dans la chronologie. À Angoulême, on a la chance d’avoir un site préhistorique sur 4 000 ans qui vient nous informer sur le passage d’un climat froid à un climat tempéré », a expliqué l’archéologue Miguel Biard.
1 600 m3 de terre tamisée
Du 9 avril au 23 novembre, des fouilles préventives sur l’îlot Renaudin sont effectuées sur une superficie de 2 000 m2 – soit 6 000 m3 de terre enlevées et 1 600 tamisées – avant la construction d’un centre d’affaires près de la gare d’Angoulême.
Les archéologues, venus pour trouver des traces d’une ancienne faïencerie, ont été surpris de découvrir des pièces datant de la préhistoire, qualifiées de « rares et surtout en quantité »par M. Biard, responsable d’opérations et de recherches à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
« Sur ce lieu, les préhistoriques vont habiter […] et confectionner leur outillage », a-t-il dit, soulignant que « sur 4 000 ans, les hommes n’ont pas taillé les silex de la même façon ». Selon cet archéologue qui travaille pour la première fois en ville, « ce sont ces différentes technologies qui nous permettent d’avoir des informations ». Sont également exceptionnelles la géologie et la morphologie du site, couvrant trois périodes de transition (azilien récent en 11 500 avant notre ère, laborien en 9 900 et mésolithique en 8 900).