Bergé contre Thieulloy ! Guillaume de Thieulloy, dynamique figure de la réinfosphère (Salon beige, Nouvelles de France… et Délit d’images), de la presse nationale avec Les 4 vérités, et de l’édition, a été assigné en justice par Pierre Bergé dans une procédure plus vaste qui vise d’autres sites (Libre Penseur, la Plume à gratter, Riposte laïque et Fdesouche).
— En 2013, Pierre Bergé vous menaçait à travers le Salon beige d’aller en justice sans poursuivre, voilà qu’il lance une procédure contre Délit d’images pour un article que vous n’avez pas édité. A-t-il trouvé le moyen infaillible de vous réduire au silence ?
— Moyen infaillible, c’est vite dit ! En tout cas, je ne me laisserai pas réduire au silence sans combattre. Cela étant, il est clair que l’oligarchie – et Pierre Bergé en particulier – n’apprécie pas la liberté d’expression, malgré les numéros de propagande façon « Je suis Charlie ». Plus exactement, le système défend la liberté d’expression du politiquement correct, ce qui évidemment restreint un peu la portée du concept ! Donc, oui, je prends l’affaire très au sérieux. Et à deux niveaux : le premier consiste à faire valoir le plus efficacement possible mes arguments devant la justice ; le second consiste à mesurer que le but de l’oligarchie n’est peut-être pas tant une victoire juridique que l’asphyxie financière de la réinfosphère.
— Face à Bergé, ce mastodonte de la République, riche à millions et patron de presse, que représentent Guillaume de Thieulloy et ses blogs ?
— Pas grand-chose. Ce qui frappe dans cette affaire, c’est effectivement la fantastique disproportion de moyens entre les deux parties. Mais je pense que ce qui horripile le patron du « journal de référence » et ses amis, c’est précisément que la jeunesse tourne le dos à leurs idéaux libertaires et qu’elle vient plus souvent sur le Salon beige ou fdesouche que sur le site du Monde. A vue humaine, nous ne pouvons pas gagner contre un mastodonte pareil ; mais, à plus long terme, ils ont déjà perdu. La génération 68 vieillit et la génération nouvelle est bien plus une génération Manif pour tous qu’une nouvelle génération 68. C’est pour cela qu’il faut tenir. Ce n’est plus qu’une question d’années avant que ce système profondément anti humain ne s’écroule. Et, alors, il faudra être prêt pour restaurer la patrie et la civilisation chrétienne.
— Les procédures pleuvent contre la dissidence (Sautarel, Le Lay, Soral, Dieudonné, Reynouard, Minute, Rivarol…), maintenant Thieulloy. Cette influence est surtout virtuelle et quand elle descend dans la rue, elle n’est jamais entendue. Pourquoi cet acharnement ?
— Comme tous les totalitarismes, le totalitarisme soixante-huitard ne supporte pas la moindre résistance. Qu’elle soit petite ou majoritaire : les communistes ont lutté avec autant d’acharnement contre les samizdats qui n’étaient lus par quasiment personne que contre l’armée blanche qui contrôlait une large partie de l’ancien empire des tsars. Nous sommes revenus au temps des samizdats et les nouveaux Soviétiques ne supportent pas mieux les dissidents qu’à l’époque. Vous vous souvenez sans doute de 1984 : les longues tortures endurées par le héros n’ont pas pour but de l’éliminer. Elles visent à lui faire aimer Big brother. Ce que voudraient « nos » dirigeants, c’est que nous aimions ce système qui nous détruit. C’est un peu trop demander… Cela dit, il faut y prêter une attention vigilante. Cette logique délirante est, aujourd’hui, à l’œuvre. De la même façon que l’on « soignait » naguère les dissidents dans les hôpitaux psychiatriques (ils étaient nécessairement fous, puisqu’ils ne désiraient pas leur propre bonheur dans le paradis rouge), on accuse aujourd’hui les dissidents de toute sorte de « phobies ». Or, une phobie, c’est une maladie et cela se soigne à l’asile. C’est toujours la vieille logique rousseauiste : une personne qui n’adhère pas à la supposée « volonté générale » refuse son propre bonheur ; elle est purement et simplement folle. Mais je dois dire que je me sens en meilleure compagnie avec les « fous » d’aujourd’hui qu’avec les gens « normaux » qui élisent un président « normal », dont le seul bilan sera l’effondrement de la France et la destruction de la famille.
— Ces attaques qui s’abattent sur vous ne vont-elles pas vous empêcher de continuer d’agir. Quels sont vos projets ?
— Je travaille beaucoup, à l’heure actuelle, pour être prêt, lors de la campagne électorale à venir : il faut absolument que notre famille de pensée soit en mesure de peser. Electoralement si possible, mais surtout politiquement et culturellement. Si la campagne se fait sur nos thématiques (de la question de l’identité française à celle de nos libertés, en passant par les valeurs de la civilisation chrétienne), quel qu’en soit le résultat final, nous aurons progressé. Mon objectif est donc d’avoir un outil numérique à la hauteur de cette ambition.
Propos recueillis par Thierry Bouzard pour Présent