Marine Le Pen a dénoncé les «dérives antidémocratiques» et «impardonnables» du gouvernement lors des manifestations des Gilets jaunes, les «mutilations des manifestants» constituant selon elle la «marque indélébile du quinquennat Macron».
En pleine rentrée politique dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ce 8 septembre, la présidente du Rassemblement national (RN) a vivement critiqué la gestion gouvernementale de cette «crise sociale», dénonçant «l’arrogance des dirigeants et le mépris de classe» qui ont, ces derniers mois, «profondément divisé» les Français selon elle.
«Fallait-il ajouter à la fracture sociale, territoriale, identitaire, une fracture psychologique qui voit désormais deux France se regarder avec méfiance et même avec défiance ?», a-t-elle déclaré. «Des mots blessants, on est passé au fil des mois aux actes blessants. Par la brutalité de son programme le pouvoir a heurté et inquiété. Par ses méthodes, il a humilié, brutalisé», a-t-elle poursuivi.
«Les mutilations des manifestants de l’année dernière, tragiques faits d’armes de l’indigne [Christophe] Castaner, restent une marque indélébile du quinquennat Macron», a-t-elle lancé. «Derrière les sourires de jeunes premiers […] c’est l’image de notre pays qui a a été abîmée. Les gardes à vue préventives, les campagnes de diffamation d’Etat contre les opposants ou les manifestants, panoplie des régimes autoritaires, n’ont pas grandi l’image de nos gouvernants», a-t-elle encore critiqué.
Ces dérives antidémocratiques constituent une faute éthique, une faute impardonnable que nous ne voulons plus revoir
«On a vu des chars dans Paris, des policiers armés de pistolets-mitrailleurs, pour faire face à des Français», a regretté la présidente du RN, assurant : «Ces dérives antidémocratiques constituent une faute éthique, une faute impardonnable que nous ne voulons plus revoir.»
Le président a d’ailleurs conscience d’avoir mal agi, il a rangé [Christophe] Castaner dans un placard, il commence à se risquer à un timide mea culpa de circonstance», a-t-elle ajouté. Pour Marine Le Pen, «la faute politique» de ce gouvernement est aussi «d’avoir mis en œuvre un projet pour ceux qui ont réussi, tout en ignorant voire méprisant ceux qui, aux yeux du président, ne seraient rien».
Peu après le G7, Emmanuel Macron avait, quant à lui, abordé la gestion du mouvement des Gilets jaunes, lors duquel le pire a selon lui «été évité». Dans une déclaration qui avait beaucoup fait réagir, le chef d’Etat avait souligné qu’il n’y avait pas eu selon lui de «violences irréparables». Lors de son université d’été, le parti présidentiel a par ailleurs estimé que les Gilets jaunes faisaient désormais partie du passé, la majorité ayant su répondre aux revendications du mouvement.