A La Havane, de jeunes cyclistes veulent réhabiliter l’image du vélo. C’est le projet Bicicletear. Leur idée : pallier le manque de transports publics en ville et valoriser l’aspect écologique de la bicyclette. Mais ce moyen de locomotion a une mauvaise image à Cuba. Il rappelle à toutes celles et ceux qui ont connu les années 1990, le mauvais souvenir de la « période spéciale », un moment de l’histoire de Cuba très marqué par des difficultés économiques.
Cette « période spéciale » commence juste après la chute du mur de Berlin au moment où l’URSS cesse d’apporter son aide financière et pétrolière à Cuba. Très vite, c’est la pénurie d’essence pour l’industrie et les transports publics. C’est le temps du rationnement. En réponse, Castro commande 700 000 vélos pour compenser l’absence de transports en commun.
Pour les Cubains ayant vécu cette époque, le vélo est donc associé à la privation. Aujourd’hui, les pistes cyclables, les parkings et les services de réparation qui existaient du temps de la « période spéciale » ont disparu. Mais dans leur volonté de faire du vélo un des moyens d’améliorer la qualité de la vie de tous, les membres de Bicicletear espèrent bien réhabiliter cela aussi.