La France est une vaste Cocotte-Minute dont les gouvernants et les médias ont refermé définitivement le couvercle de peur de voir une réalité politiquement incorrecte s’en échapper.
Il n’est pas question pour moi de me réjouir d’un fait que j’analyse et auquel je compte bien consacrer plus qu’un article. Mais il est essentiel d’arracher le bandeau que porte aujourd’hui notre société face à la montée des périls qui se dessinent et qui hélas, j’en suis persuadé, vont nous conduire à une guerre civile soit larvée soit ouverte. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une guerre civile ? Une guerre civile est la situation qui existe lorsqu’au sein d’un État, une lutte armée oppose les forces armées régulières à des groupes armés identifiables, ou des groupes armés entre eux, dans des combats dont l’intensité se prolonge dans le temps, dépassant ainsi la simple révolte ou l’insurrection.
Les causes d’une guerre civile sont multiples. En analysant celles qui se sont enchaînées dans l’Histoire, nous trouvons quatre grands types d’éléments déclencheurs : les différends territoriaux, les conflits ethniques, les antagonismes religieux, les crises socio-économiques. Souvent, d’ailleurs, certains de ces éléments se conjuguent entre eux lorsque le conflit éclate. La gravité de la situation de la France de 2015 est que ces quatre données sont présentes dans notre société. Jusqu’à ces derniers temps, on pouvait penser qu’il manquait la première composante, la composante territoriale. Christophe Guilluy, avec son livre La France Peripherique, Comment on a sacrifié les classes populaires, vient de démontrer que des territoires bien délimités existent et sont différenciables entre zones urbaines et zones périphériques.
Soyons honnêtes. Nous le découvrons tous les jours et le sentons confusément : la France est une vaste Cocotte-Minute dont les gouvernants et les médias ont refermé définitivement le couvercle de peur de voir une réalité politiquement incorrecte s’en échapper. L’État gangrené au plus haut niveau refuse de voir la situation. Il lui est donc impossible d’appliquer des remèdes puisqu’il nie la maladie. Ainsi, nous avons, autour des zones rurales extra-urbaines, des villes « boboïsées » hérissées de logements sociaux et entourées de centaines de zones de non-droit. Il suffit d’une étincelle pour que le conflit latent entre ces deux forces éclate au grand jour.
Pourquoi les manifestations, suite aux meurtres de Charlie Hebdo, ont eu un tel succès ? Pas simplement pour défendre la liberté d’expression et encore moins pour soutenir l’hebdomadaire satirique. Il s’agissait de montrer le ras-le-bol d’une population redoutant sa perte d’identité, qui ne supporte plus de voir des terroristes islamisés faire la loi et le djihad dans leur propre pays. Même s’ils sont minoritaires, n’oublions pas que ce sont les minorités qui font les insurrections. Or, une fois la situation radicalisée, la majorité ne peut que les rejoindre car coutumes et civilisation sont les mêmes.
D’un côté seront mis en avant : notion de cités, de clans, sentiment de non-appartenance à un pays, solidarité du monde musulman, ethnicité et paupérisme.
De l’autre, face à eux : le fait d’être incompris et même oublié, l’exaspération croissante, la civilisation chrétienne, l’affirmation identitaire, la défense d’une culture, la colère d’une classe moyenne qui s’appauvrit : les « Poor White Trash », comme disent les Américains.
Le choc des civilisations ne va qu’en s’élargissant. Plus le politiquement correct (« pas d’amalgame», « les premières victimes sont les musulmans », « la France est raciste », etc.) s’exprime dans les médias et plus une majorité de Français s’exaspère et exprime, à travers les réseaux sociaux ou les dialogues de rue, leurs ressentiments vis-à-vis d’une population immigrée ou d’origine immigrée qu’ils ne voient pas s’intégrer.
Les acteurs sont en place dans la tragédie qui se prépare, il ne manque que la force armée. Quelle sera son attitude ? Il est encore trop tôt pour le dire.