L’activité d’Haussmann au service de la transformation de Paris lui a permis d’accéder à la fonction de sénateur en 1857, de membre de l’Académie des beaux-arts en 1867 et de chevalier de la Légion d’honneur en 1847, puis grand officier en 1856 et enfin grand-croix en 1862.
Son titre de baron a été contesté. Comme il l’explique dans ses Mémoires12, il a utilisé ce titre après son élévation au Sénat en 1857, en vertu d’un décret de Napoléon Ier qui accordait ce titre à tous les sénateurs mais ce décret était tombé en désuétude depuis la Restauration.
Il aurait refusé, d’une boutade, le titre de duc proposé par Napoléon III (cf. section « Autour du baron Haussmann »). Le Dictionnaire du Second Empire, observe toutefois qu’Haussmann a utilisé ce titre en se fondant de manière abusive sur l’absence de descendance mâle de son grand-père maternel, Georges Frédéric, baron Dentzel dont le baronnat accordé en 1808 par Napoléon était tombé en déshérence.
Son œuvre n’en reste pas moins contestée à cause des sacrifices qu’elle a entraînés ; en outre, les méthodes employées ne s’encombrent pas des principes démocratiques. Les manœuvres financières sont bien souvent spéculatives et douteuses, ce qui nourrit le récit d’Émile Zola dans son roman La Curée.
Par ailleurs, la bulle spéculative immobilière entraînée par ses travaux, qui ont eu leur pendant à Berlin et Vienne a nourri la bulle financière qui s’est achevée par le krach de 1873.
Les lois d’expropriation ont entraîné plus tard de nombreuses contestations et poussé à la faillite de nombreux petits propriétaires qui ont vu leurs biens détruits. En parallèle, les nouveaux règlementsimposent des constructions d’un niveau de standing élevé, excluant de facto les classes les moins aisées de la société parisienne.
Cette période de travaux a vu la recrudescence du paludisme dans Paris en occasionnant des creusements importants et de longue durée. Les flaques, mares et autres points d’eau croupissante perduraient longtemps, engendrant une pullulation d’anophèles au milieu d’une grande concentration d’humains. De plus, un grand nombre d’ouvriers venaient de régions infectées et étaient porteurs du plasmodium.
Une partie de la population manifeste son mécontentement en même temps que son opposition au pouvoir. En 1867, Haussmann est interpellé par le député Ernest Picard. Les débats houleux que le personnage suscite au Parlement entraînent un contrôle plus strict des travaux, qu’il avait habilement évité jusque-là.
Jules Ferry rédige la même année une brochure malicieusement intitulée : « Les Comptes fantastiques d’Haussmann », par allusion aux Contes fantastiques d’Hoffmann : selon lui, l’haussmannisationparisienne aurait coûté 1 500 millions de francs, ce qui est loin des 500 millions annoncés ; on l’accusa également, à tort, d’enrichissement personnel.
Napoléon III a proposé à trois reprises à Haussmann d’entrer au gouvernement, comme ministre de l’Intérieur, de l’Agriculture et des Travaux Publics, mais le seul titre qu’il est susceptible d’accepter est celui de ministre de Paris, que lui refuse l’Empereur. Cependant, à partir de 1860, le préfet de la Seine assiste au Conseil des ministres.
Haussmann est destitué par le cabinet d’Émile Ollivier le , quelques mois avant la chute de Napoléon III. Son successeur fut Léon Say, mais Belgrand et surtout Alphand conservèrent un rôle prépondérant et poursuivirent son œuvre.
Après s’être retiré pendant quelques années à Cestas près de Bordeaux, Haussmann revint à la vie publique en devenant député bonapartiste de la Corse de 1877 à 1881. Il est écarté de la vie publique en 1885 et en 1890, il perd successivement sa fille ainée et sa femme. Il consacra la fin de sa vie à la rédaction de ses Mémoires (1890-1891), un document important pour l’histoire de l’urbanisme de Paris.
Haussmann, mort le , est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. (Wikipédia)