Journée mondiale de la destruction des armes légères, des OVNIS, de l’abus et du trafic illicite de drogues, de sensibilisation aux passages à niveau… Délits d’images raffole des journées mondiales plus inutiles et plus ridicules les unes que les autres. En attendant la journée de la malbouffe, le 21 juillet, il convient d’évoquer une journée fort importante et dont nul ou à peu près ne parle, y compris le site dédié aux journées mondiales (ajoutée le 10 juillet sur demande de Délit d’images): la journée mondiale sans voile. Bizarre, bizarre… La charia dans les médias existe et vous venez à nouveau de la rencontrer. 10 juillet 2016: journée de la dhimmitude!(NDLR)
Le 10 juillet 1, c’est la Journée mondiale des femmes sans voile, laquelle est promue en France par le collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers en ces termes, sur sa page Facebook* :
– Dire non au prosélytisme du voile et à sa banalisation, car il n’est ni un simple tissu ni une finalité spirituelle en soi mais il symbolise le statut inégal de la femme. Le voile, sacralisé par les dérives de l’idéologie islamiste, est leur étendard de par le monde : uniforme mortifère, il humilie toutes les femmes et porte atteinte à nos valeurs républicaines.
– Dénoncer le business qui s’est engouffré dans cette mode planétaire insidieusement « baptisée » pudique.
– Exiger la protection des filles mineures contre l’endoctrinement d’une vision hiérarchisée des sexes. Les fillettes n’ont pas à se cacher dans l’espace public dans des tenues aliénantes qui leur font porter la culpabilité d’être nées de sexe féminin.
Excepté un bref communiqué dans L’Humanité, quel média en parle ?
Cette cause est inaudible, les femmes musulmanes sans voile sont invisibles. Est-ce parce que leurs sœurs voilées le sont trop, justement ? Est-ce parce que leur combat est perdu d’avance ? Est-ce parce qu’elles s’y prennent mal ?
Il faut dire que les pro-voile sont des poids lourds. On citera dans le désordre et de façon non exhaustive : le pape François, Geneviève Garrigos d’Amnesty international et le CFCM (Conseil français du culte musulman).
Mais nous devrions être rassurés : la doctrine malékite, majoritaire en France (l’une des quatre écoles classiques de droit musulman sunnite), permet aux femmes de dévoiler leur visage, leurs mains et leurs pieds, donc exclut l’obligation (mais le permet) du voile intégral (niqab, burqa). Ouf, on respire…
Certaines voix politiques s’élèvent contre le voile, plutôt à droite ; ceux qui s’y risquent à gauche sont immédiatement rappelés à l’ordre par François Hollande en personne.
Parmi les religieux, on ne compte guère que Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, pour dire que le voile n’est pas une obligation religieuse, mais il prêche dans le désert.
Peu d’intellectuels ou de féministes pour ce combat, au rang desquels l’emblématique Élisabeth Badinter, qui a subi en rétorsion des attaques personnelles. Le voile est justifié au nom de la liberté religieuse et du droit à s’opprimer soi-même. On notera le discours des féministes qui « bugue » lorsqu’il n’est pas face au modèle culturel occidental.
Cette capitulation est d’autant moins compréhensible et justifiable que les musulmanes progressistes des pays arabes (Yémen, Tunisie, Iran, Maroc, Liban), elles, condamnent le voile, avec des propos autrement plus cinglants que les nôtres. Le dernier livre de Hamid Zanaz, Non ! Nos voix ne sont pas une honte (2015), recense dix-sept de leurs interviews qui décapent…
Donc, il y a de quoi être consterné et inquiet. Si l’on baisse les bras sur le port du voile, n’est-il pas probable — et cela fait froid dans le dos — que la prochaine étape sera de devoir combattre pour « la liberté de ne pas le porter » ?
Note: rassemblement place de la République à 16 h.
Emmanuelle Frankl – Boulevard Voltaire