L’édition 2018 du Festival d’Avignon (6 au 24 juillet) sera marquée par des metteurs en scène jeunes et féminins, et par la question du « genre » dans tous ses états. Olivier Py, le directeur du plus grand rendez-vous du spectacle vivant en Europe, nous explique le choix de sa programmation qui s’appuie sur la « singularité » d’un art qui « maintient ouvert les possibles quand tout semble impossible »
“Le monde arabe en général m’inspire, qu’il soit maghrébin, du Machrek ou oriental. Je suis attiré par le Sud et je crois que c’est très important et fondamental pour l’Europe. Et puis, en France, la question de l’intégration des Arabes et des musulmans est une question de société tellement lourde, voire violente et clivante. Donc, on apporte des éléments de réponse en programmant souvent des spectacles en langue arabe qui questionnent la vie de l’après-révolution arabe.”
“Il faut continuer à les programmer et on continuera à le faire. Cette année, il y aura un spectacle de danse qui viendra du Burkina Faso [Ben & Luc, de Mickaël Phelippeau (Orléans/Ouagadougou)]. Il y a une très grande énergie, à la fois en danse, mais aussi chez les écrivains et RFI en témoigne chaque année [avec le cycle de lectures Ça va, ça va le Monde !]. À l’avenir, la francophonie sera riche d’abord par l’Afrique. La France doit beaucoup à l’Afrique, parce que sa francophonie produit des auteurs extraordinaires.” Olivier Py
Quelques spectacles
AU-DELÀ DE LA FORÊT, LE MONDE – Miguel Fragata et Inès Barahona / Agathe Poupeney
Conte et voyage initiatique, Au-delà de la forêt, le monde raconte la longue route des réfugiés en Europe, à travers l’histoire de Farid, jeune garçon afghan.
Fille des Égyptiennes – Bnt Al Masarwa / Nada Ryadh Al Minya
Combattre les idées reçues, dépasser les traditions, dénoncer les oppressions, les jeunes chanteuses de Bnt Al Masarwasont, à travers leurs paroles et musiques, le porte-voix des femmes de toute l’Égypte, brisant silence et tabous.
LA NUIT SANS RETOUR – Monsieur K / Marian Adreani.
En talons, en chansons, de numéros en exhibitions, du crépuscule à l’aube, Monsieur K vous convie à vous perdre dans l’écrin chaleureux du Delirium, pour deux célébrations pleines de créatures, de cris et de poésie.
Ode to the Attempt – Jan Martens / Phile Deprez
Le nouveau « bi-portrait » du chorégraphe Mickaël Phelippeau, un duo délicat et sensuel entre complicités et dualités avec les danseurs burkinabés Ben Salaah Cisse et Luc Sanou.
Peintures – Claire Tabouret / Logan White
De l’église des Célestins à la Collection Lambert, la peintre Claire Tabouret crée des portraits entre solitudes et groupes, déployant un monde obstiné sous son masque.